F1 Grand Prix de Melbourne 2022 : les enseignements

F1 Grand Prix de Melbourne 2022 : les enseignements

En Formule 1, l’abstention n’existe pas. En Formule 1, il y a 20 prétendants et un seul gagnant. En Formule 1, il y a du suspense jusqu’à la dernière seconde. Je propose une nouvelle alternative aux débats politiques: Une F1 pour tous, partout, pour le plaisir, tout simplement…Votez F1 !

Je pense facilement passer le premier tour avec un programme aussi bien construit.

Melboring

Malheureusement, ce n’est pas avec le grand prix de ce week-end que tu vas réussir à faire manger un steak kangourou à Lucie la stagiaire vegan, je te préviens !

Et pourtant, de grands changements ont été effectués sur le tracé de Melbourne pour le rendre plus attractif. Principalement en modifiant les courbes des virages afin d’augmenter la vitesse du tracé et de faciliter les dépassements.

Malgré ces lourds travaux (ampleur des changements), le spectacle était encore une fois bien terne…

L’organisation du grand prix a même tenté d’incorporer une quatrième zone de DRS afin de dynamiser les dépassements: un record pour un tracé de Formule 1.

Cette zone a été finalement retirée juste avant les qualifications puisqu’elle représentait trop de risques pour les pilotes.

Pour rappel, le DRS permet certes une augmentation de la vitesse de pointe mais enlève surtout beaucoup d’appui aérodynamique.

Je traduis : tu peux mettre sur ta twingo d’occasion 2 réacteurs d’un 747 mais t’attends pas à pouvoir changer de fil sur le périphérique sans solliciter tes airbags.

Alors malheureusement, même avec cela, on a pas vraiment eu une pluie de dépassements et surtout, aucune stratégie pneumatique!

Forcer de se répéter mais lorsqu’on a peu de dépassement et aucune diversité de stratégie pneumatique, l’intérêt de la course est limité : voir l’article concerné. Surtout que le tracé, et c’est mon opinion personnelle, a perdu de son identité avec les modifications apportées.

Les pneus super tendres et tendres ne présentaient aucun intérêt ce week-end. Soit parce qu’ils connaissaient une dégradation trop forte, soit parce que le rythme n’était pas significativement meilleur par rapport aux pneus durs.

Résultat, tout le monde a opté pour les pneus les plus durs ou à chercher à se débarrasser au plus vite des autres gammes de pneus. A cela s’est ajouté la dégradation extrêmement faible de ces pneus. Finalement, on obtient une course à stratégie unique en 1 seul arrêt.

Tu remarqueras au passage Albon, le pilote thaïlandais, qui sur son seul train de pneu dur, n’a dû rentrer au stand que dans le dernier tour uniquement pour respecter la réglementation. Celle-ci imposant un changement de pneu par course.

Conclusion : Si tu vois une Williams dans le top 10, va pas t’imaginer que le mec est un demi-dieu, il est juste pas rentré au stand.

Alexander Albon Grand Prix de Formule E

 

Et accessoirement, Stroll a bouchonné tout le monde pendant plus de 10 tours. Oui ce week-end il y avait exceptionnellement 2 voitures de sécurité sur la piste toutes les 2 motorisées Aston Martin.

Bon c’est vrai, la gestion des pneus et le rythme très qualitatif du pilote thaïlandais a permis à Williams de ramener 1 point inespéré au championnat du monde.

Alonso, la lueur du champion a brillé

Si l’on parle de Fernando Alonso à ,ce que j’appellerai, “la génération Netflix de la F1”, elle ne doit pas bien comprendre pourquoi tout le paddock lui voue un culte.

Pour ma part, je suis prêt à tout pour passer une soirée karaoké avec Fernando en chantant du Enrique Iglesias.

Julio, il faut que tu saches pour Enrique, le tuning ça marche aussi pour la voix.

Si tu es un peu renseigné, Fernando Alonso a été champion du monde en 2005 et 2006 avec Renault. C’est lui qui a mis un terme à l’hégémonie du trio infernal : “Schumacher – Ferrari – Jean Todt”, imbattable pendant 5 années.

Tu vois c’est un peu le même traumatisme que le trio : “Hamilton – Mercedes – Toto Wolff” vient de te faire vivre pendant 7 ans.

Mais, le “taureau des açores”, comme on le surnomme, ne s’est pas arrêté là. Il a ensuite été chez Mclaren avec lequel il a échoué en 2007 d’un point à cause, principalement, de sa prise de bec en interne avec son coéquipier Lewis Hamilton. Ces 2 là se détestent depuis, sache-le, on aura l’occasion d’y revenir, j’en suis sûr.

Après 2 années de retour chez Renault où l’écurie n’a pas été en mesure de lutter pour le titre, il est allé chez Ferrari. S’ il échoue face à Vettel sur Red Bull lors de la dernière course en 2010 à cause d’une stratégie de Ferrari complètement ratée, il va se distinguer 2 ans plus tard.

En 2012, en plein cœur de l’hégémonie de l’écurie Red Bull et Vettel, Alonso réalise une année exceptionnelle.

Un quasi sans-faute ponctué de dépassements audacieux qui l’amènera en lice jusqu’au dernier grand prix contre Vettel sur une voiture pourtant largement inférieure à la Red Bull.

C’est cette année, malgré la défaite de quelques points, qui va amener le pilote dans une autre dimension. Depuis, le niveau affiché par Fernando Alonso reste impressionnant, particulièrement à plus de 40 ans. Si tu veux tout connaître sur Fernando, je te fais gagner du temps : lien wikipedia.

J’en profite pour remercier notre sponsor : “Alonso’s Fundation” qui a apporté les fonds nécessaires à la rédaction de cet article d’une neutralité impartiale.

A Melbourne, alors qu’Alpine affichait un niveau globalement très bon, Alonso s’est élancé sur un tour de qualification spectaculaire en Q3. Plus rapide dans les 2 premiers secteurs, il comptait près de 2 dixièmes d’avance sur le temps de Charles Leclerc avant l’entame du troisième secteur.

Malheureusement, dans cette dernière portion, une panne hydraulique est venu ruiner tout espoir de terminer ce tour de qualification, l’envoyant même à la faute pour terminer dans le mur.

Si l’ensemble des pilotes ont globalement amélioré leur marque, on aurait pu, au vu du temps dans les 2 premiers secteurs, espérer voir Fernando Alonso en première ligne sur la grille de départ au côté de Charles Leclerc.

Son rythme en course, en partant 10e était très bon et il aurait pu espérer une 7e voir 6e place alors on imagine à quel point il aurait pu être compétitif en partant plus haut sur la grille de départ.

 Malheureusement encore, la voiture de sécurité est sortie au pire des moments et Fernando a été forcé d’opter pour une stratégie non payante puisque différente de la stratégie unique consistant à faire un seul arrêt.

Si le résultat n’est pas au rendez-vous, trois enseignements majeurs apparaissent:

– Le premier : Alpine semble très fort sur les circuits aux courbes rapides. L’écurie semble d’ailleurs forte tout court actuellement.

– Le deuxième : Fernando Alonso semble, après une année de transition déjà excellente, vouloir nous gratifier de quelques exploits.

– Le troisième : Alpine est un sérieux concurrent à la quatrième place de ce championnat constructeur.

Affaire à suivre, de très près…

Alpine F1 2022 stand

Alerte rouge, le taureau brûle

C’est officiel, on n’y croyait pas, Geri Halliwell – la femme de Christian Horner – va sortir un nouvel album grâce à l’argent économisé sur les moteurs Red Bull !

Il est dur de minimiser le problème que l’on pensait passager tant l’impact au championnat du monde pilote et constructeur est déjà énorme.

En Australie, à Melbourne, alors que Verstappen se dirigeait vers une solide 2e place, le moteur Red Bull badgé Honda a encore une fois rendu l’âme.

Il s’agit du 3e abandon en autant de manches pour l’écurie Red Bull qui, avec une voiture pour jouer la gagne, n’arrive pas à terminer les courses et ne cesse de perdre des points.

“Avant de terminer premier, il faut déjà penser à terminer”.

Cette phrase résonne probablement dans la tête de Christian Horner. Heureusement que son ranch de 3000 hectares avec double piscine chauffée lui offre un havre de paix et un espace nécessaire à la méditation. Nous voilà rassuré pour Christian…

Si tu as bien suivi, j’ai parlé du moteur Red Bull badgé Honda. En effet, la marque japonaise a décidé de se retirer l’année dernière de la Formule 1 au terme d’une saison victorieuse au championnat pilote avec Verstappen. Après cette annonce, Red Bull a passé un accord avec le motoriste afin de se faire accompagner dans la création de son propre moteur.

On commence à voir les premières difficultés des premiers pas de Red Bull dans ce domaine. La puissance semble toujours au rendez-vous, mais en l’état, la fiabilité porte largement atteinte aux ambitions de l’écurie.

On se rappelle des différents partenariats entre européens et japonais. On sait, puisqu’on l’a déjà vécu dans le partenariat Honda-Mclaren que la transmission de savoir sur un domaine si technique avec une telle différence culturelle complexifie d’autant plus le sujet.

sushis sur fond noir

C’est sûr que lorsque tu prends un japonais qui nettoie ses fesses à l’eau et te fait une découpe de maki-saumon de 16 millimètres à côté d’un anglais qui va arracher 16 morceaux de bacon avec une pinte de Kronenbourg pour le déjeuner, on est pas sur le même délire.

Oui je caricature de manière grossière ! Mais franchement, ce visuel te donne pas envie de te faire un resto jap’ ? 

Cette transmission du savoir-faire Honda semble donc un processus plus long que prévu. Il est certain que l’adaptation à un niveau de performance élevé ainsi qu’une fiabilité durable est difficile à atteindre.

Avec le rythme affiché par Red Bull lors des premières courses, l’équipe envisageait logiquement une lutte avec Ferrari. Le constat après 3 courses est beaucoup moins reluisant. Avec 3 abandons au compteur, l’écurie se retrouve à la lutte avec Mercedes au championnat, pourtant moins rapide, qui bénéficie, certes, d’une fiabilité que je qualifierai d’allemande.

Et l’ombre d’une remontée de l’écurie 8 fois championne du monde plane sur Red Bull qui pourrait se mordre les doigts d’avoir perdu tant de points en début de saison alors qu’elle avait un avantage notable.

Désormais, le champion en titre Max Verstappen se retrouve à 46 points de Charles Leclerc. Un gouffre formé en l’espace de 3 petites courses.

Leclerc s’envole d’autant plus en cavalier seul après le week-end cauchemardesque de son coéquipier Carlos Sainz.

Pas aidé par des qualifications ratées à cause d’un drapeau rouge et une mauvaise gestion de la mise en température de ces pneus, l’espagnol s’est qualifié à la 9e place seulement sur la grille.

Frustré par sa position au départ et un envol manqué (tombé à la 14e place) dû à son embrayage et la mise en température de ses gommes, il a perdu pied et est parti à la faute tout seul dès les premiers virages.

Un acte de frustration palpable alors qu’il aurait pu tranquillement attendre de récupérer du grip (de l’adhérence) sur ses pneus avant d’entamer une remontée du peloton. Le rythme était là, pas la patience. La comparaison avec les résultats de Leclerc jusque là a certainement joué sur ses nerfs.

On espère évidemment que l’espagnol ne tombera pas dans le complexe du pilote numéro 2 (nommé aussi le complexe Bottas ). C’est-à -dire être poussé à la faute en surperformant à côté d’un Leclerc pour l’instant en état de grâce.

La nouvelle importante du week-end, c’est le retour de Mclaren dans des positions plus en adéquation avec leur standing. Avec une solide 5e et 6e place, on peut envisager d’offrir un petit tatouage au henné à Norris et Ricciardo pour fêter cela.

Pas de quoi se réjouir encore, le tracé bien trop atypique de Melbourne n’est pas assez représentatif et les prochaines courses risquent de voir l’écurie retomber hors du top 10.

Est-ce que Mclaren a trouvé la solution durable pour construire le début de sa remontée ? 

L’avenir nous le dira.

 

Le prochain grand prix sur le circuit d’Imola, beaucoup plus sinueux, devrait leur poser bien plus de problèmes.

Un tracé où les écuries motorisées Ferrari devraient être à leur avantage, notamment Haas et Alfa Romeo en retrait ce week-end après 2 belles courses.

Il sera dans tous les cas vital pour l’écurie Red Bull d’emmener ces 2 voitures jusqu’au drapeau à damier !

Rendez-vous à Imola sur les terres de la Scuderia le 24 avril prochain.

El mago

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