F1 Grand Prix de Miami 2022 : les enseignements

F1 Grand Prix de Miami 2022 : les enseignements

Dans la vie, ce sont les choses simples qui comptent. Franchement, tu me donnes une villa avec vue sur Miami Beach, un rooftop en centre ville et un yacht dans la bay de Miami, moi ça me suffit.

Attends, je te mets dans l’ambiance du week-end, dédicace à mon petit Willy : Will Smith – Miami

Will Smith tend l'oreille en costume cravate

– Enfin je disais ça comme ça Mr Will…

– Votre majesté ! 

– Que dis-je ? 

– Votre seigneurie !! 

J’ai les 2 joues qui frétillent moi, je ne suis pas passé loin de la sanction…

Miami : Un tracé prometteur mais un week-end en demi-teinte

Nouveau tracé au menu du calendrier de Formule 1 cette année, le circuit de Miami vient de faire son entrée dans la catégorie reine du sport automobile.

Nous avons découvert ce week-end un tracé élaboré et intelligemment construit.
Composé de courbes à haute vitesse d’un côté (moins dangereuse qu’à Djeddah), et d’une partie sinueuse à lente et moyenne vitesse très intéressante.

Dès les premiers tours de roue, il était clair que le circuit dégageait un certain intérêt et la caméra embarquée lui rendait honneur. Le tracé se montrait exigeant sur tout type de virages et poussait facilement à la faute.

Cependant, au sortir d’un Grand Prix d’Imola assez soporifique, on attendait avec impatience le nouveau circuit de Miami.

Ce dimanche, on a un peu déchanté.

Pourtant, le concepteur du circuit Charles Metcalfe avait annoncé en toute modestie : « le meilleur circuit qui ait été conçu, le plus innovant, le plus spectaculaire ».

Alors déjà, calme-toi Charles…

La semaine dernière encore, Fox News situait Miami dans le Dakota du Nord et la seule course automobile qui y avait lieu c’était le mini-train avec le sosie d’oncle Sam.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce Grand Prix monotone :

Miami a voulu faire les choses en grand en appliquant une nouvelle texture d’asphalte jamais utilisée dans toute l’univers, voir même la galaxie ! Tu l’auras compris, nous sommes aux Etats-Unis…

Une nouvelle surface basée à 60% de roche calcaire venant de l’État de Géorgie a été utilisée pour refaire l’asphalte. Sauf que cette roche avec la vitesse de passages des F1 et la chaleur de Miami s’est effritée en venant déposer des petits cailloux hors trajectoire.

Au-delà de ce paramètre, une nouvelle asphalte accroche toujours moins. Elle est beaucoup plus lisse et il faut attendre un dépôt de gommes conséquent avant d’obtenir de l’adhérence.

Plusieurs courses ont lieu durant un week-end : la F1, parfois la F2 ou/et la F3, les porches séries et éventuellement d’autres catégories…

Sauf que ce week-end, à côté de la F1, seule la compétition de “W series” réservée aux femmes est venue apporter du dépôt de gommes.

Malheureusement, dès la fin des premiers essais, les pilotes se montraient inquiets quant à la capacité d’une voiture à sortir de la trajectoire idéale.

Hors, si on ne sort pas celle-ci, on ne peut pas faire de tentative de dépassement.

Et cela s’est vérifié pendant la course, ceux qui ont tenté le plus de manœuvres se sont retrouvés hors de la piste.

Esteban Ocon est venu confirmer ce ressenti : “On nous a dit avant de venir que ces pierres venues de Georgie étaient les meilleures au monde, que c’était l’un des meilleurs tarmacs du monde. C’est un désastre, on ne peut pas doubler. Mick a touché Seb en partie à cause de ça, car on ne peut pas plonger à l’intérieur, quand on va hors trajectoire on perd une demi-seconde”.

En course automobile, on est censé récompenser ceux qui prennent des risques pas ceux qui font leur course tranquillement à la queue leu leu en bloquant les autres. N’est-ce pas vrai Mr Stroll ?

Tu vas pas me dire que tu n’as pas le seum quand tu te fais doubler par ton petit cousin de 12 ans sur un mini-kart parce que t’es parti en tête à queue en essayant de doubler le vice-champion du département ?

Le concepteur et les promoteurs ont défendu leur circuit justifiant l’élaboration d’un tracé sanctionnant la moindre erreur. Mais finalement, si les pilotes perdent tant de temps au moindre écart, est-ce que cela ne les pousse pas à adopter une approche plus conservatrice ?

En tout cas, ce week-end, ce sont ceux qui ont tenté le plus qui ont perdu le plus.

L’autre raison à ce Grand Prix sans éclat est un schéma très redondant. Un circuit avec peu de possibilités de dépassement, pas de stratégie pneumatique ce qui donne un spectacle terne.

Encore une fois, on a assisté à un arrêt unique pour tout le monde. Ceux qui se sont risqués à 2 arrêts s’y sont cassés les dents.

La FIA a malheureusement tendance à choisir des gammes de pneus beaucoup trop conservatrice sur les nouveaux tracés, une approche qui devrait être sujet à discussion.

Hamilton : la chance a tourné

C’est à se demander comment le septuple champion du monde peut avoir autant la poisse ?!

L’année dernière encore, il est resté en vie en championnat jusqu’à la dernière course malgré des erreurs en bénéficiant de faits de course assez improbables.

Un schéma qui s’était beaucoup répété depuis son année de « chat noir » en 2016 qui lui avait en partie coûté le titre face à un grand Rosberg.

Au point même de concentrer certaines crispations tant la chance depuis ne voulait plus le quitter. Attention, qu’on soit clair, le talent incommensurable du septuple champion du monde n’a jamais été réellement remis en cause.

Son week-end peut être résumé en une phrase : “A Miami cette fois, tout partait si bien…”

C’est vraiment le genre de phrase que tu pourrais sortir en parlant de ton ex…
Fiat Panda couleur noire immatriculée “ZXB24…”

Quoi ?! On est sur un blog de F1, pas sur un site de rencontre ! Je recentre le sujet, voilà tout !

Je reprends…Après une qualification ratée de Russell, Hamilton pouvait souffler.
Qualifié 6e sur la grille, son coéquipier était à une décevante 13e place.

En course, après un départ moyen, il arrive à sécuriser à nouveau sa 6e place derrière l’insubmersible Bottas.

Calé sur une stratégie avec des pneus mediums, il rentre chausser des pneus durs. Dès lors, on peut voir se dessiner une bataille avec son ancien coéquipier pour la 5e place.

Seulement voilà, le facteur chance va encore frapper. Alors que Russell prolonge son relais en pneus durs, il va bénéficier d’un pit stop gratuit grâce à la voiture de sécurité virtuelle puis va atterrir dans les échappements de Hamilton après l’apparition de la voiture de sécurité.

Un arrêt gratuit, une voiture de sécurité, son concurrent direct avec des pneus neufs dans les rétros, ça doit lui rappeler des bons souvenirs à notre Lewis.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le septuple champion du monde subit la fameuse « loi des séries » :

– A Imola, un arrêt au stand trop lent l’avait coincé derrière Gasly pour le reste du Grand Prix.

– A Melbourne, même chose qu’à Miami, un pit stop gratuit avait bénéficié à Russell.

– A Djeddah, la voiture de sécurité était sorti au pire des moments pour lui.

Lewis Hamilton F1 Mercedes

Hamilton s’est lancé ce week-end dans sa première manœuvre musclée envers son coéquipier afin de défendre sa position.

Mais rien n’y a fait, Russell avec des pneus bien plus frais en medium a fini par passer.

Le chat noir est bien accroché à sa voiture, et le mental semble en prendre un coup à chaque week-end.

Le syndrome du jeune prodige venant bousculer la légende semble inéluctablement faire son chemin.

Quel bilan après 5 courses ?

Le premier quart de saison approche et nous nous dirigeons vers le circuit de Barcelone où ont lieu les premiers tests hivernaux.

C’est souvent un point de référence dans l’année puisque l’ensemble des écuries vont apporter des évolutions à ce moment-là. En effet, elles connaissent le circuit par cœur, leurs infrastructures sont en Europe et après quelques Grand Prix, elles ont identifié les forces et faiblesses de leurs machines.

La course au titre semble se dessiner entre Leclerc et Verstappen. Perez pourrait apparaître comme un outsider potentiel après avoir haussé le niveau cette année. Mais, à la régulière sur une saison, il risque de terminer plus souvent derrière son coéquipier que devant lui.

Sainz, malheureusement, semble déjà hors jeu. Il a commis 2 erreurs importantes en 5 Grand Prix et a perdu de précieux points. Il est pour l’instant un cran en dessous de Leclerc.

Derrière eux, Mercedes semble trop loin de Red Bull et Ferrari pour espérer une remontada mais suffisamment en avance néanmoins sur le reste du peloton.

L’écurie est condamnée à des courses latentes coincées entre les 2 favoris et le reste de ses concurrents. Ni Hamilton ni Russell ne joueront le titre cette année. Seul intérêt, la bataille en interne que l’on suit de très près.

Georges Russel Mercedes F1

Pour le moment, Alpine sous-performe quelque peu. Soit à cause de circonstances de course, soit à cause de problèmes de fiabilité. L’écurie n’arrive pas à rentabiliser les performances de sa voiture. Avec un peu plus de chance et en s’appuyant sur son duo de pilotes, elle pourrait se montrer un concurrent sérieux à la 4e place.

Son concurrent direct semble être Mclaren. La voiture a des performances en dent de scie mais on est loin du départ de saison cataclysmique. La barre semble être largement redressée. Ricciardo de son côté apporte désormais le café à Norris, il a visiblement fait le deuil de le battre en piste.

Je ne mets pas Alfa Romeo dans cette lutte à la 4e place car elle ne peut compter que sur un seul pilote actuellement. En effet, le rookie “Guanyu Zhou” fait ses classes en Formule 1 et apportera probablement peu de points à l’écurie cette année.

C’est Valtteri Bottas qui amène la casi totalité des points chez Alfa Romeo en s’appuyant sur de brillantes qualifications.

Nous ne sommes pas à l’abri qu’il s’occupe bientôt des arrêts au stand, de la stratégie de course, de la compta…

Le jour et la nuit par rapport à l’année dernière pour notre superstar finlandaise !

Le phoenix renaît de ses cendres !

Valtteri Bottas Grand Prix de Malaisie F1 2017

En ce qui concerne Toro Rosso, c’est assez compliqué. L’écurie sous-performe quelque peu et n’arrive pas à engranger les points nécessaires afin de sortir de ce milieu de peloton. Des accidents, des problèmes de stratégies, une dégradation excessive des pneus…

Il va falloir trouver des solutions afin de venir concurrencer Alpine et Mclaren et surtout espérer retenir Pierre Gasly au sein de l’écurie.

Haas semble solide pour accrocher des points sur certaines courses. La pression commence à monter néanmoins sur Mick Schumacher qui avait réalisé un super week-end avant l’accident avec Vettel à quelques tours de la fin.

Le rookie qui, il faut le dire, à une attitude parfaite, bénéficie d’une tolérance et d’une aura assez incroyable. Mais les contre-performances de ce début de saison vont commencer à peser.

En fond de grille, si on retrouve Aston Martin et Williams à la traîne, ce que l’on retient, c’est qu’à ce stade de la saison, toutes les écuries ont marqué des points.

C’est finalement un certain gage de réussite pour cette saison F1 2022 puisque l’intérêt même de cette nouvelle réglementation était de resserrer le peloton (et d’offrir plus de dépassements, certes…)

Rendez-vous donc au premier virage sur le circuit de Barcelone (Je vois déjà le mail de l’avocat de Julien Fébreau pour le copyright…) dimanche 22 mai !

El mago

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