Le moment crucial de la saison est arrivé ! Ce week-end, au Grand Prix de Barcelone, toutes les évolutions sont tombées. Il est l’heure pour nous de faire le bilan.
Bottas sera-t-il champion du monde avec Alfa Romeo ? Aston Martin a-t-il intégré un moteur d’avion permettant à Stroll d’atteindre le top 10 ? Le suspense est insoutenable…
Aston Martin : le clown qui rend une pâle copie
Nous n’avons pas eu le temps de s’ennuyer dans ce week-end de course référence en termes d’apport d’évolutions.
Voici le nombre d’évolutions apportées par écurie :
- Mclaren = 10
- Alfa Romeo = 6
- Alpha Tauri = 5
- Williams = 4
- Mercedes = 4
- Red Bull = 3
- Alpine = 3
- Ferrari = 2
- Aston Martin = 1
- Haas = 0 (Mazepin s’est tiré avec la trésorerie de l’écurie.)
Et ce fut le branle-bas de combat dès les essais du vendredi ! Aston Martin (ancienne équipe “Racing Point”) a débarqué avec un tout nouveau modèle de châssis qui, croyez-le ou non, ressemble comme 2 gouttes d’eau à celui de la Red Bull.
Je vois déjà arriver les mauvaises langues : “Racing Point, ils avaient déjà fait ça en 2020 de toute façon ce ne sont que des tricheurs ! Quand ils ne trichent pas, ils sont nuls !”.
Nuançons ces propos. Est-ce que Aston Martin s’est inspiré de manière significative, voir a complètement copié le concept de la Red Bull ? Oui, c’est vrai !
Mais, est-ce que la voiture est plus rapide pour autant ? Pour l’instant, on est plutôt sur un rythme de Safety Car…
Si la nouvelle Aston Martin a provoqué un tollé dans le paddock et déclenché une enquête en interne chez Red Bull afin d’identifier une possible fuite d’informations, le soufflé est vite retombé.
16e et 17e en qualifications, Vettel et Stroll n’ont remonté le peloton qu’à la faveur des déboirs pneumatiques et d’abandons devant eux.
A aucun moment au cours du week-end, nous n’avons senti l’équipe faire un bond en avant. Il est clair que pour le moment, celle-ci ne tire aucun avantage significatif de ce changement de concept aérodynamique majeur.
Depuis sa reprise par Lawrence Stroll, l’écurie sombre de plus en plus dans la caricature et détériore par là même son image.
Premièrement, parce qu’elle est pour la seconde fois le sujet d’une controverse pour avoir copié un concept en 2 ans. Secondement, car elle n’arrive pas à exploiter ce concept à sa juste valeur.
Déjà en 2020, leur “mercedes rose” avait marqué les esprits et pourtant l’écurie avait largement peiné à maximiser ses résultats : problème de stratégie en course, erreur de timing en qualification, fiabilité à revoir…
C’est comme offrir un ancien modèle Ferrari 166 sport de 1948 à Pascal, le plus grand collectionneur tuning en clio du Pas-de-Calais.
Il va venir te coller des gentes jaunes 18 pouces et un tag : “Pascal la reine des flammes“ sur le flanc gauche de ce bijou.
Pour ne rien arranger, la gestion des pilotes avec la reconduction de Lance Stroll immunisé par son papa malgré des résultats très moyens et l’énorme investissement mis sur un Vettel en fin de carrière est plus que discutable.
On espérait mieux pour la marque Aston Martin qui fait désormais office d’épouvantail en Formule 1.
Malheureusement, j’ai l’impression que tant que Lawrence sera là, cela risque de continuer…
Mercedes : un retour en trompe-l’oeil ?
Une autre écurie a été au centre de l’attention ce week-end F1 à Barcelone. Il s’agit de Mercedes.
Arrivée avec plusieurs évolutions majeures, Russell s’est, à la régulière, qualifiée devant une Red Bull.
Après un très bon départ et à la suite de l’erreur de Verstappen, Russell a été à la lutte avec les deux Red Bull jusqu’à la mi-course avant de céder.
Hamilton n’a encore une fois pas été épargné. Harponné par un Kevin Magnussen un poil ambitieux, le septuple champion du monde a effectué une superbe remontée jusqu’à la 4e place avant de devoir céder face à Sainz suite à une gestion de carburant mal gérée.
Un week-end de course terminé à la 3e et 5e place, un rythme solide, Mercedes serait-elle de retour aux affaires ?
En tout cas, Toto Wolff déborde d’enthousiasme pour analyser la course de son chouchou Lewis : “La monoplace qu’il pilotait semblait avoir le potentiel de remporter le titre mondial, et ça n’était pas le cas lors des courses précédentes”.
Le voilà même qui sous-entend que Lewis était le plus rapide ce week-end et aurait gagné à la régulière.
Il faudrait peut-être tempérer tes propos Toto. On dirait Romain Grosjean à l’époque dès qu’il terminait une course dans le top 10, il commençait déjà à s’enflammer…
Certes, Russell était à la lutte avec les deux Red Bull. Cependant, ce qui lui a permis de défendre sa position, c’est avant tout le problème DRS sur la voiture de Verstappen sur un circuit où sans cette aide, il est très difficile d’effectuer un dépassement.
D’ailleurs, une fois la Mercedes effacée, l’écart n’a cessé de croître avec les deux Red Bull.
Qui plus est, lorsqu’on voit que Russell et Hamilton sont obligés d’abandonner presque 10 à 15 secondes en rythme sur quelques tours en fin de course afin de sauver du carburant. on peut se questionner sur leur rythme réel jusqu’à cet épisode.
Mercedes a sûrement voulu pousser au maximum sa performance moteur ce qui a augmenté la consommation de carburant. Seulement, à la fin, ils n’en avaient plus assez pour terminer la course sur un rythme normal.
Quant à Hamilton, si son rythme était très bon, il reste très loin de celui affiché par Leclerc.
Regarde ce que tu m’as obligé à faire Toto ! Me voilà réduit à cause de tes déclarations à me visionner le replay afin de faire des comparatifs de temps (merci Excel) :
Je me suis arrêté là, je pense que cela suffisait. Non franchement, tu vois bien que ce n’est pas sérieux Toto de sous-entendre qu’à la régulière Lewis peut désormais batailler avec Leclerc et Verstappen ?
Ce n’est ni ce qui ressort de la course ni ce qui ressort de la feuille des temps.
Ce que l’on peut voir cependant, c’est que la dégradation des pneus est faible et offre même une belle fenêtre de performance après plusieurs tours sur les gommes en super tendre (tour 10 à 13).
Cependant, aujourd’hui, à la régulière, je ne vois pas comment ni Russell, ni Hamilton pourraient venir remporter une course, alors jouer le titre mondial…
Pour l’instant, la régularité de Russell et la fiabilité allemande permettent à l’anglais de maximiser ses points. Malgré cela, il pointe à plus de 40 points de Max Verstappen.
Quant au championnat constructeur et malgré de multiples abandons des deux Red Bull, Mercedes est à 75 points de l’écurie autrichienne.
Un autre point important ce week-end vient appuyer cela : Red Bull et Ferrari ont eux aussi amené des évolutions performantes à Barcelone.
L’écurie allemande sera probablement amenée à souffrir davantage dans les rues sinueuses du tracé de Monaco puisqu’elle semble davantage à son aise sur les courbes rapides.
Suffisant pour que Toto Wolff revienne à des discours plus réalistes ? L’avenir nous le dira…
Alpine sort gagnant, Bottas impressionne, Perez en colère
Avant d’évoquer Alpine et notre seigneurie roi de Finlande, parlons déjà de ce Grand Prix de Barcelone.
J’ai beaucoup critiqué cette épreuve qui nous a toujours offert un spectacle extrêmement terne ces dernières années. Cette année, grâce à une dégradation excessive des pneus, le spectacle a été au rendez-vous !
Alpine s’est particulièrement distinguée grâce à un rythme solide.
Pourtant, l’écurie a encore une fois mal géré un temps fort avec Alonso en qualification le samedi ( l’envoyant directement en fond de grille ).
Le dimanche a pris une bien meilleure tournure : une bonne exécution et un rythme assez impressionnant pour l’écurie française a vu les 2 voitures terminées dans les points avec Ocon 7e et Alonso 9e.
On peut imaginer la position d’Alonso si l’écurie avait su correctement exploiter son samedi.
Tous les signes sont au vert pour l’écurie qui est véritablement en course pour cette 4e place des constructeurs.
L’écurie ne semblait pas avoir le rythme pour chercher Bottas mais n’a pas été menacé derrière par ses poursuivants.
Que dire de Bottas ? Le finlandais est tellement à l’aise qu’il se permet de montrer son popotin sur instagram et d’en faire un poster vendu pour une œuvre caritative. (Je vous laisse aller consulter son instagram, je ne vais pas vous donner le lien, vous allez partir du blog sinon !)
L’ancien pilote Mercedes ne cesse d’épater cette année. Libéré du poids de passer le balai derrière Sir Hamilton, il impressionne chaque week-end. Avec un rythme très rapide, il est resté à portée de tir des Mercedes, Red Bull et Ferrari au point de batailler avec Sainz et Hamilton pour la 4e place.
Après lui avoir taillé un costume dans tous les sens du termes, le finlandais me redonne le sourire ! C’est dire la différence avec les années précédentes, il est désormais à 1 point de Norris 7e du championnat et s’affiche comme le chef de file du peloton derrière les trois tops teams.
Finalement, l’un des perdants du week-end est Sergio Perez malgré sa jolie 2e place. La décision de Red Bull de laisser passer Verstappen et le choix de ne pas basculer rapidement celui-ci sur une stratégie plus agressive en 3 arrêts l’a condamné à cette 2e place presque injuste.
Le Grand Prix a surtout été marqué par l’abandon de Charles Leclerc, impérial jusque-là.
Conscient des bonnes évolutions apportées par Ferrari, du rythme de sa voiture et de la dégradation très convenable de ses pneus sur les longs relais, il a pris son abandon de manière positive.
Il est vrai qu’au vu des performances, Ferrari semble avoir comblé les quelques dixièmes de retard sur Red Bull accumulés suite aux évolutions apportées par l’écurie autrichienne depuis le début de saison.
La prochaine course dans la principauté de Monaco devrait mettre en exergue les points forts de l’aérodynamisme de la Scuderia sur les virages lents.
Reste le chat noir de Charles Leclerc sur son Grand Prix à domicile, lui qui n’a jamais pu concrétiser ses performances.
Rendez-vous ce week-end, profitez, aimez, regardez, car on le sait, Monsieur Stephano Domenicali n’hésite plus à remettre en doute la tenue du Grand Prix mythique de Monaco !