Ferrari champion de quoi ? Mais pas du tout , je te le dis depuis le début que Red Bull va gagner le championnat !
Un peu de mauvaise foi, cela ne fait pas de mal. Il faut dire que la Scuderia, avec son double abandon, ouvre littéralement la voie au duo Verstappen – Perez.
Le duo Perez-Red Bull s’impose à Verstappen
Revenons tout d’abord sur la signature de contrat de Sergio Perez pour 2 ans.
Fort des résultats probants en comparaison d’Albon et Gasly, Red Bull a logiquement souhaité renouveler l’aventure avec le mexicain.
Il l’a ainsi fêté de la meilleure des manières en s’imposant à Monaco. D’ailleurs, à la sortie de son cockpit, en rejoignant Christian Horner, Perez nous a gratifié d’un : “J’ai signé ce contrat trop tôt on dirait”.
J’ai tout de suite ouvert une cagnotte litchi pour le soutenir. Le fait de savoir que le mexicain n’aurait pas de quoi s’acheter une villa à St Bart cet été m’a pourri la nuit…
Le bonheur des uns fait le malheur des autres ! Si Perez s’était imposé grâce à une stratégie parfaite, ce n’est pas le cas de son coéquipier Verstappen qui avait été relégué au second plan et avait terminé 3e.
Et il est peu dire que Jos Verstappen avait peu apprécié le traitement stratégique de l’écurie à l’égard de son fiston, lui qui s’est exprimé ainsi :
“C’était une bonne course pour Red Bull mais pas pour Max. L’équipe a exécuté une mauvaise stratégie pour lui, elle s’est concentrée sur Perez et non sur Max. Elle devrait privilégier le leader du championnat.”
Christian Horner qui n’avait pas pris autant de plaisir depuis son 1 contre 1 en conférence de presse avec Cyril Abiteboul n’a pas tardé à riposter :
“Je me fiche de qui peut remporter le championnat entre nos 2 pilotes. C’est une chance de pouvoir jouer le titre pilote avec les 2. Il y a plus de 500 personnes qui travaillent sur cette voiture derrière le pilote.”
Difficile de donner tort au directeur d’écurie qui rappelle par là-même qu’un pilote reste un salarié parmi 500 autres. Certes, il est l’un des maillons les plus importants et les plus vitaux, mais rien ne doit le mettre au-dessus de l’écurie.
Un discours longtemps tenu par Ferrari mais peu par les autres top teams. Il était temps que Red Bull se positionne dans ce sens.
Et le timing de cette remarque va de pair avec la démarche de l‘écurie. Pendant presque 3 ans, Red Bull a favorisé un développement de la voiture spécifiquement destiné à Max Verstappen.
En effet, Gasly, Albon et Perez (avec un peu plus de réussite) se sont tous succédés en rôle de second pilote. Tous avaient un fort potentiel, mais tous se sont fait détruire par Verstappen et n’ont pas pu apporter autant de points que nécessaire à l’équipe.
Comment expliquer un tel différentiel sur des pilotes réputés rapides et comment Red Bull a-t-elle remédié à cela ?
Il faut savoir que Verstappen a un style de pilotage atypique. Il aime les voitures très nerveuses à l’avant, il peut ainsi ajuster sa conduite très rapidement avec un coup de volant.
Néanmoins, la voiture est, de ce fait, extrêmement instable et la direction hyper sensible.
Un peu comme si tu confiais ta Peugeot 206 sans assistant de direction à Romain Grosjean.
Pendant ces 3 années, Red Bull a développé une voiture uniquement nerveuse à l’avant, convenant au style de pilotage de Max Verstappen.
C’était un choix assumé afin de faire émerger le prodige et lui offrir la possibilité de remporter le titre pilote, ce qu’il a réussi.
Pour le pilote numéro 2, il a fallu jongler toute l’année avec les réglages pour trouver un équilibre autour de ce paramètre.
Chez chacun de ses coéquipiers, on a pû constater 2 syndromes :
- – soit une perte de contrôle menant à des abandons et casses car le pilote avait mis un coup de volant trop brusque
- – soit un différentiel de 0.5 jusqu’à 1 seconde avec Verstappen car le pilote cherchait à jouer la prudence face à l’instabilité de sa voiture
Et cela, l’équipe l’a enfin compris ! L’année dernière a probablement été un électrochoc. Puisque, si elle avait délivré une voiture plus maniable à Perez, l’écurie Red Bull Racing aurait remporté le titre au championnat constructeur.
En effet, Hamilton avait comme coéquipier « Valtteri Bottas » un carreleur éméché à 7H30 du matin.
Cela n’avait pas vraiment permis de maximiser les points chez Mercedes.
Rien à voir avec le viking mi-titan, mi-dragon « Valtteri Bottas » de cette année, actuellement 8e du championnat du monde avec une Alfa Romeo.
Tu veux revoir ses fesses ? Va sur Instagram…mais après avoir fini l’article seulement !
Soit un peu studieux !
L’équipe a donc cette année construit une voiture beaucoup plus maniable, moins nerveuse à l’avant.
Et il est clair que l’écart s’est considérablement resserré. Aujourd’hui Perez apporte une part conséquente de points à l’écurie qui mène largement au championnat du monde constructeur.
La stratégie s’avère donc payante pour Red Bull même si, dans cette situation, Verstappen voit plus de points redistribuer à son coéquipier qui émerge comme une menace.
Gasly : Un futur en dehors du giron Red Bull
Si Sergio Perez est prolongé pour 2 ans, cela veut dire que les portes d’un second baquet se referment.
C’est ce qui constitue une énième déception pour Pierre Gasly auteur de performances très convaincantes depuis 2 ans désormais avec Alpha Tauri.
Moins en réussite il est vrai cette année, il reste l’auteur de fulgurance remarquée lors de qualifications, à Monaco où il nous a offert des dépassements particulièrement brillants ou encore ce week-end en terminant à une solide 5e place.
Il faut dire qu’en 2022, l’écurie Alfa Tauri exprime de réelles faiblesses tant en termes de développement que de stratégie.
Et, pour la première fois depuis 2 ans, Pierre Gasly montre des signes d’agacement.
Cela vient malheureusement confirmer les limites de son écurie qui n’a pas le potentiel pour rejoindre les tops teams dans l’immédiat.
Si tu ne le sais pas, c’est l’écurie Red Bull qui signe les contrats de pilotes de l’écurie-mère et d’Alpha Tauri. Libre à eux ensuite de répartir leurs pilotes comme ils le souhaitent parmis les 2 écuries.
Le français a officiellement obtenu un bon de sortie et a désormais les yeux rivés sur les baquets des tops teams.
Quelles sont ses options ?
Ferrari a bloqué un line-up qui fonctionne et ne devrait pas effectuer de changement dans les 2 ans.
Alpine, qui monte en puissance, a déjà un casse-tête à 3 entre :
- – le vainqueur de Formule 2 en 2021 : Oscar Piastri sans baquet en 2022
- – Alonso qui à 40 ans se montre impressionant
- – Ocon qui délivre un travail très solide et de belles performances
Un espoir subsiste du côté de Mercedes où Lewis Hamilton pourrait décider de partir à la retraite.
Le britannique a signé un contrat de 1 an qui se termine à la fin de cette année. Il s’est, sans aucun doute, laissé une autre chance d’aller chercher ce 8e titre.
Seulement voilà, cette année, on en est très loin. Et, il est difficile de prédire si Mercedes comblera son retard sur Red Bull et Ferrari dès l’an prochain.
Entre ses aspirations à un autre univers que la F1, la forte concurrence de Russell, les performances actuelles de Mercedes et ses prétentions salariales, cela crée de nombreux obstacles à une nouvelle signature.
Un nouvel indice est venu renforcer cette théorie ce week-end avec l’annonce de la production d’un film F1 par le pilote britannique. On imagine bien que le temps consacré à la production de ce film devra se faire au détriment d’autre chose…
Mclaren constitue aussi une hypothèse tangible. En effet, l’écurie aurait dans l’idée d’échanger Norris avec Gasly en plus de quelques jantes chromées et des goodies à l’effigie de Ricciardo.
Non faut pas déconner, c’est Ricciardo qui est en danger ! Et s’ il venait à partir, la venue de Gasly serait une très belle affaire pour Mclaren
Le pilote français, fort de ses performances et son statut de vainqueur de Grand Prix a surtout peu de concurrence pour ce type de baquet.
Aujourd’hui, personne sur le marché des transferts n’impressionne autant que le français et tout le monde s’accorde à dire que Gasly est désormais un top pilote.
En tout cas, en prolongeant jusqu’en 2023 avec Alpha Tauri, il s’est ouvert la voie à de futures opportunités.
A tel point que, sentant le vent tourner, Helmut Marko est intervenu pour suggérer au pilote qu’il serait bon pour lui de rester dans l’écurie B.
Le patron de Red Bull aimerait bien garder le français sous la main en cas de pépin avec l’un de ses 2 pilotes actuels.
Mais le vent a tourné, l’attente a payé, et les cartes sont désormais entre les mains du français.
Ferrari au bord du précipice
Pour la 3e fois d’affilée, Ferrari a échoué. Solide en qualification, impérial en course, Charles Leclerc a dû abandonner à cause d’un problème moteur.
Après un abandon similaire en Espagne et une stratégie ratée à Monaco, le monégasque, ancien leader du championnat a donc marqué seulement 12 points en 3 Grands Prix.
De quoi voir passer devant lui Verstappen et Perez, les 2 hommes en forme du moment.
Et malheureusement, Sainz a aussi abandonné sur problème moteur.
A cela est venue s’ajouter l’abandon de Zhou sur Alfa Romeo et Magnussen sur Haas : deux écuries motorisées Ferrari.
Un quadruple abandon sur six voitures dont la marque se serait bien passée et qui fait la promotion d’une fiabilité moteur aux abois.
Ferrari pointe désormais à 80 points de Red Bull, un gouffre qu’il va falloir rattraper.
Le pire pour la Scuderia est de savoir que Mercedes n’est plus qu’à 38 longueurs de l’écurie. Pourtant, l’écart en termes de rythme de course est énorme entre les 2 écuries.
Voici le tableau des abandons qui va pousser Mattia Binotto à franchir le cap de manger une pizza hawaïenne supplément curry et de s’en vanter sur Instagram :
- Ferrari = 5
- Alfa Romeo = 4
- Haas = 4
- Williams = 3
- Aston Martin = 3
- Alpha Tauri = 3
- Red Bull = 3
- Alpine = 2
- Mclaren = 2
- Mercedes = 0
Oui, Mercedes est à 0, tu as bien lu ! Alors oui, ils sont passés de fusée ariane à tracteur dernière génération, mais, à cette vitesse là, les allemands n’abandonnent jamais !
Le constat est assez tranchant, les 3 équipes motorisées par la Scuderia connaissent le plus d’abandons. Qu’il s’agisse de problèmes moteurs ou de pièces défectueuses, le résultat est le même. (Oui c’est vrai je ne prends pas en compte les fautes pilotes, mais bon…)
Pour l’écurie mythique italienne, si la sonnette d’alarme doit retentir, Mattia Binotto souhaite apaiser les troupes et rappelle que tout n’est pas à jeter :
“Il faut se souvenir d’où l’on vient. Le début de saison a été très prolifique et désormais nous rentrons dans une phase plus complexe. C’est en gardant notre calme, uni, pilotes et ingénieurs, que nous avancerons”.
Une approche louable et plutôt intelligente qui le dissocie des discours souvent alarmistes de ses prédécesseurs.
Il préserve ainsi son écurie et ses ingénieurs d’une forte pression et appelle les pilotes à un discours constructif et non emprunt de frustration.
Il est vrai que Ferrari a perdu gros, mais le rythme est toujours là. Rappelons-nous du discours de Red Bull après les 3 premiers Grand Prix et ses 3 abandons.
Désormais, l’écurie caracole en tête. Mais nous ne sommes qu’au tier de la saison, le championnat est encore long.
Pas le temps de souffler, le prochain Grand Prix du Canada arrive ce week-end avec des courbes rapides, Red Bull devrait y être à son aise.