Tu pensais Red Bull et Max Verstappen imbattables ?
Et bien non ! Ce week-end, la chance a enfin souri à Charles Leclerc qui a pu concrétiser une performance encore très solide.
Il a repris la bagatelle de…5 points sur Verstappen.
Et oui, tout ce patacaisse pour quelques miettes…mais c’est un début !
Agressions, compteur de pénalités : la FIA fait profil bas
C’est un sujet que l’on ne peut pas éviter. Au Grand Prix d’Autriche, au fil du week-end de course, plusieurs faits ont été remontés d’agressions sexuelles ou de gestes déplacés.
Entre ces différents écarts et des remontées de propos à connotation raciste, le public autrichien (on peut clairement dire principalement néerlandais) a fait une très mauvaise pub au promoteur.
A tel point que la FIA a dû faire un publié officiel en plein milieu du week-end afin de diriger toute la pression médiatique sur le promoteur.
Mais le mal était fait et les incidents qui ont émaillés le Grand Prix nuisent au promoteur, à Red Bull et à la FIA.
La pression sera énorme l’an prochain pour le Grand Prix qui ne pourra pas se permettre une telle publicité. Et on attendra de la FIA qu’elle gère ce problème en lien étroit avec le promoteur de manière exemplaire.
Revenons en piste désormais avec quelque chose de plus joyeux et surtout plus drôle.
Est-ce que tu veux savoir combien de réprimandes ont été distribuées pendant le Grand Prix ?
Un indice : C’est plus que le nombre de points marqués par Stroll depuis l’année dernière inclus.
Je sais, ce n’est pas vraiment un indice…
Au total, 43 réprimandes ont été assignées pendant le Grand Prix pour 4 pénalités distribuées de 5 secondes.
C’est facile, chaque fois que pendant la course tu voyais un petit libellé apparaître en haut avec “off track limits”, c’était à ce sujet.
Et dire qu’à Mario Kart quand tu connais pas les raccourcis pour couper les virages tu finis par prier d’avoir une fusée pour gratter l’avant dernière place…
Dans la logique des choses, on comprend le fait de réguler cette limite puisque embarquer beaucoup de vitesse en dehors des limites de la piste assure une meilleure sortie sur un virage.
Pourquoi ?
Puisqu’avec une Formule 1, on cherche à ouvrir son angle de braquage afin d’amener un maximum de vitesse dans le virage mais aussi à la réaccélération.
C’est en effet un gain non négligeable particulièrement sur certains virages comme sur le circuit du Red Bull Ring.
Les pilotes avaient le droit à 3 réprimandes avant un dernier avertissement sous forme de drapeau noir et blanc.
Ce drapeau est normalement associé à une conduite antisportive ou dangereuse.
On en est un peu loin au passage…
Si ces décisions paraissent sensées au premier abord, il y a 2 problèmes qui en découlent.
Tout d’abord, en tant que spectateur, on perd complètement le fil.
La production n’a évidemment pas les moyens de s’arrêter sur chaque réprimande afin de montrer le ralenti justifiant le gain en piste.
Qui plus est, on a aucune idée de qui est véritablement pénalisé puisque ce n’est pas affiché sur le classement.
Aucun compteur de réprimandes, aucun affichage associé au pilote.
Entre ceux pénalisés et ceux à deux doigts de l’être, la course commençait vraiment à être brouillonne.
L’apparition du bandeau liée à une nouvelle réprimande presque à chaque tour a tourné au “running gag”.
Le souci majeur dans tout cela, c’est que certains pilotes ont été pénalisés pour avoir excédé les limites de la piste alors même qu’ils y ont perdu du temps.
C’est le cas de Norris par exemple qui s’est loupé sur un virage perdant environ 1 seconde mais s’est retrouvé avec une réprimande.
Imagine toi, tu râtes ton créneau et là y’a une pervenche qui arrive et te mets une amende parce que tu t’es garé comme une merde.
C’est là que tu dois te rappeler que l’insulter ne fera qu’augmenter l’amende…Pas facile hein ?
Ce n’est pas la première fois cette année que les commissaires de pistes affichent un comportement trop procédural.
Je l’avais déjà évoqué mais la FIA fait appel à des arbitres humains pour une raison. Si la F1 veut des robots qui appliquent des algorithmes, elle a largement les moyens de le mettre en place.
Relire l’article sur les décisions des commissaires
Il est important pour les commissaires, qui sont eux-mêmes pilotes (ou anciens pilotes), de s’appuyer sur leur expérience afin d’approfondir leur décision face aux circonstances de course.
Ce n’est malheureusement pas nouveau. L’année dernière déjà, dans une moindre mesure, les problèmes de limite de pistes avaient été similaires.
A partir du moment où l’on met de l’asphalte en dehors du virage, on donne la possibilité de sortir de piste et d’y revenir facilement.
Tout le monde connaît la solution et elle est simple : mettre du gravier.
Avec cet ajout, toute sortie de piste devient punitive.
Sauf que pour les circuits accueillant des courses moto à l’année, on ne met pas de gravier car les pilotes n’aiment pas ça.
Il faut dire qu’en moto GP, les écarts hors de piste sont nombreux alors avec du gravier…
Avec l’arrivée du Grand Prix de France dans 2 semaines composés uniquement de dégagements en asphalte, le problème va inévitablement être au cœur du week-end.
Ferrari à l’arrachée , Haas remonte la pente
Pour Ferrari c’est une belle victoire qui remet enfin Leclerc sur les bons rails pour le titre pilote.
On a senti le monégasque extrêmement soulagé au sortir de sa victoire.
Après 5 Grand Prix passés à accumuler différents problèmes, le voilà enfin sur un week-end réussi.
Très à leur avantage sur le tracé du Red Bull Ring en termes de dégradation pneumatique, les 2 Ferrari se sont très rapidement projetées sur un doublé dont l’ordre n’était pas discutable : Leclerc puis Sainz.
Verstappen, solide au départ, a vu les 2 Ferrari revenir rapidement vers lui au prix d’une dégradation excessive de ses pneus.
Seulement, tout n’est pas encore réglé chez la Scuderia.
Sainz s’apprêtant à doubler Verstapen a vu son moteur partir en fumée à une dizaine de tours de la fin avant même de pouvoir le dépasser.
Le moteur a littéralement explosé et a pris feu. Sauf que Sainz a voulu garer sa voiture en haut du pantueux virage du Red Bull Ring.
On a alors assisté à une scène improbable où l’espagnol cherche à arrêter sa voiture en accélérant tout en essayant de sortir de sa voiture en feu :
Et oui il n’y a pas de frein à main sur une Formule 1 !
En plus de cet abandon, un problème de pédale sur la voiture de Leclerc est apparu à quelques tours de la fin.
Une grosse frayeur pour Leclerc et Binotto qui ont vu fondre l’avance du monégasque sur le néérlandais dans ces derniers tours intenses.
La Scuderia assure néanmoins l’essentiel avec une deuxième victoire d’affilée mais n’arrive toujours pas à maximiser ses points.
En tout cas, sans problème majeur, l’écurie semble avoir fait son retard sur Red Bull et les 2 écuries sont plus que jamais à un niveau équivalent.
En voilà un qui lui aussi se montre à son avantage, c’est Mick Schumacher !
Anciennement très en difficulté chez Haas, il vient d’enchaîner un deuxième Grand Prix dans les points à une remarquable 6e place !
Élu pilote du jour le dimanche, Mick Schumacher a affiché une solidité déconcertante autant sur la piste qu’en dehors.
On dirait Bottas au volant de son Alfa Romeo cette année qui se fume un cigare, gratte un keno tout en claquant le record du tour.
Après une course sprint où il a perdu la 8e place synonyme de points après une superbe bataille avec Hamilton, il a offert une analyse pleine de confiance.
Affirmant qu’il était plus rapide que son coéquipier, il s’est demandé pourquoi son équipe n’avait pas insisté pour demander à Magnussen de lui donner le DRS.
En effet, si le danois semblait moins rapide, il n’a pas offert la possibilité à son coéquipier de protéger sa position jusqu’à la fin.
En bataille avec Lewis, Mick Schumacher s’est éloigné à plus de 1 seconde de Magnussen, qui, par peur de perdre sa place, a préféré distancer son coéquipier plutôt que de lui offrir le DRS en ligne droite.
Heureusement pour Mick, il a pu confirmer tous ses dires lors de la vraie course dimanche en effaçant son coéquipier et affichant un rythme capable de menacer l’Alpine d’Esteban Ocon 5e.
Avec la belle 8e place de Magnussen, Haas marque 14 points sur cette course.
Dans l’ensemble, l’écurie effectue un retour en force grâce à un package mieux maîtrisé et un retour en confiance de son pilote Mick Schumacher.
Suffisant pour distancer désormais le second wagon du peloton composé d’Aston Martin et Alpha Tauri en grande difficulté.
SI Mclaren et Alpine sont hors de portée, Alfa Romeo bien plus discret qu’en début de saison n’est désormais plus qu’à 17 points.
La lutte pour la 6e place est lancée.
Aston Martin et Alpha Tauri dans le dur
Aston Martin avait fait les gros titres après l’annonce de son nouveau package à Barcelone ressemblant comme 2 gouttes d’eau à celui de Red Bull.
Passé cet énième épisode de triche, euh pardon…”copie avec forte inspiration d’un concept adverse”, les résultats n’ont clairement pas suivi.
L’équipe végète en fond de peloton et est handicapée par des qualifications désastreuses qui compromettent le dimanche de course.
Pourtant, Aston Martin semble avoir un rythme intéressant pouvant l’amener à grappiller quelques points en course.
Mais, pour la 3e fois consécutive, l’écurie n’a pas passé la Q3.
Il n’y a pas de secret, en partant en fond de grille dans le peloton, il y a plus de risques d’être coincé dans le trafic et d’avoir un accident.
Je ne vais même pas m’épancher sur le cas Lance Stroll. Auteur de 3 points cette année, le pilote arbore un sourire narquois à chaque fin de Grand Prix.
On dirait ton garagiste quand tu as crevé une roue et qu’il détecte comme par hasard une fuite qu’il peut réparer pour le montant de son voyage aux Antilles.
Quant à Vettel, il reste fidèle à lui-même entre coup d’éclats et erreurs grossières. En attendant, c’est lui qui ramène les maigres points dans cette équipe à la déroute.
Lorsque la marque Aston Martin avait annoncé son retour, c’était évidemment porteur de grands espoirs. Depuis, les fans déchantent. L’écurie aligne un line-up qui ne fait pas rêver et ne semble pas enclin à afficher un meilleur visage.
L’autre écurie en difficulté actuellement, c’est Alpha Tauri. Avec un concept de voiture moins payant que l’année dernière, l’écurie enchaîne les week-end très compliqués.
Une frustration qui est palpable désormais chez les 2 pilotes.
Gasly et Tsunoda montrent une agressivité démultipliée dans les manœuvres comme cet inexplicable accrochage la semaine dernière à Silverstone causé par Tsunoda alors qu’ils étaient miraculeusement dans les points.
En Autriche, c’est Pierre Gasly qui n’a pas voulu lâcher prise et est venu s’empaler au départ contre Lewis Hamilton.
Tsunoda, hors du coup tout le week-end, a réussi à être moins bien classé.
Visiblement, la frustration engendrée par une monoplace instable et non performante pousse les 2 pilotes à surpiloter.
Ils commettent des erreurs et l’écurie n’avance plus de manière sereine dans le championnat.
Ce qui représente une vraie inquiétude, c’est la compréhension autour du comportement de la voiture.
A la moitié de la saison, l’équipe vient d’enchaîner 3 contre-performances en termes de rythme sans pouvoir expliquer d’où venait le problème.
Si les qualités de Pierre Gasly sont indéniables, il est décisif pour lui de montrer qu’il peut apporter une solution interne à ce problème.
Identifier les problèmes et être force de proposition sont un atout indéniable qui permettent de différencier un très bon pilote d’un top pilote.
L’objectif du français doit rester 2023 avec l’ouverture de cette fenêtre d’opportunité autour de la fin de contrat de Ricciardo et l’éventuel arrêt de Lewis Hamilton.
Prochain rendez-vous en France dans 2 semaines sur le circuit Paul Ricard.
En tout cas, avec les fortes chaleurs, tu ne risques pas de noyer ton pastis !
Oui, j’assume de finir là dessus…
