Les vacances sont officiellement terminées !
Je sais ce que tu vas me dire : “attends, tu nous mets pas une douille là ? Il est où le Grand Prix de Belgique, ses enseignements et tout le tralala ?”
Écoute, les vacances sont synonyme de coupure, tu le saurais mon petit Bernard si tu n’arrivais pas à 7h du matin pour apporter des croissants au travail le samedi en plein mois d’août !
Néanmoins, je vais faire les choses bien malgré ce Grand Prix de Belgique très soporifique.
Grand Prix de Belgique F1 2022 : les enseignements
Accrocheur ce titre, hein ?!
Fin août, nous avons assisté à la “vraie” reprise de la F1.
Je fais mon mea culpa : “Faute avouée, faute à moitié pardonnée ! “
Cette expression fonctionnerait tellement bien avec Ferrari…
On va la faire courte, pour une reprise, c’était pas la folie !
Cela ne m’étonnerait pas qu’une grosse partie des fans se soient endormis devant le téléviseur avec une 4ème caïpi à rôtir comme un poulet sous 40 degrès.
Si la grille a pu sembler un tantinet alléchante, c’est surtout la distribution de pénalités dans tous les sens qui nous a fabriqué cette grille de départ.
Cela a notamment permis de reléguer nos 2 hommes forts : Leclerc et surtout Verstappen en 14e et 15e position.
Cependant, si on ouvre notre champ de vision aux autres écuries, on se rend compte qu’en Belgique, pas moins de 7 pilotes ont été pénalisés pour des changements de pièces.
Ce que cela montre, c’est surtout qu’à la mi-saison, aucune équipe n’est véritablement capable de tenir le quota de pièces imposé par la FIA.
Ce qui ressemble étrangement à…l’année dernière.
On se retrouve donc avec une grille non pas originale par ses performances mais illisible car non représentative des performances pures des pilotes.
Il va vite falloir remettre sur la table l’évaluation des quotas de pièces et du plafond budgétaire.
Changer une pièce au-delà du quota signifie écoper d’une pénalité, ce qui sera toujours privilégier sur des circuits où il est plus simple de dépasser comme à Spa-Francorchamps.
Finalement, en Belgique, si la grille de départ était originale, la finalité l’était beaucoup moins.
Pendant les essais et les qualifications, les Red Bull ont montré une supériorité sur les longs relais déconcertante, infligeant près de 7 dixièmes au tour à la Scuderia Ferrari.
Le jour de la course, grâce à bon départ, Max s’était déjà replacé en 8e place et n’avait aucun mal à effacer un à un tous ses adversaires.
Si tu regardes sa caméra embarquée, tu pourras voir qu’il se fait des micros-siestes en ligne droite pour s’économiser pour la summer party de Red Bull.
Après cette remontada plutôt facile, le néerlandais s’est à nouveau imposé.
Ce pic de performance chez Red Bull coïncide avec la directive visant à relever légèrement les hauts de caisse et assurer leurs rigidités.
Comme annoncé par Helmut Marko, Red Bull a conçu sa voiture avec un haut de caisse rigide et assez élevé. Cette directive ne devait donc pas les impacter.
Le bougre disait vrai ! En même temps, tu as plein d’indices qui te montre que ce mec n’allait pas mentir : il s’appelle Helmut, il est autrichien, il a un œil de verre…
Pire, cette directive a semblé affaiblir Ferrari, le concurrent direct. En tout cas, le spectacle a été bien triste et la Scuderia n’a pas existé face aux Red Bulls.
Enfin pardon si, elle s’est illustrée, à nouveau grâce à une stratégie encore une fois bien inspirée…
On est à l’avant dernier tour du Grand Prix , alors que Leclerc est remonté à une solide 5e place et son stand le fait rentrer pour lui chausser des pneus neufs.
Le but ? Saisir un point supplémentaire attribué au pilote ayant réalisé le meilleur tour en course.
On va essayer de reformuler cela façon problème d’algèbre niveau CE1 afin de comprendre l’état d’esprit du stratège Ferrari :
“Si Charles est 5e avec 18 secondes d’avance sur Alonso mais qu’un arrêt coûte 20 secondes, où va ressortir Charles après son arrêt ?”
Enzo, 15 ans, promu stratège en chef Ferrari depuis 2022 n’a pas tergiversé plus de 10 secondes, il a fait rentrer Charles Leclerc.
Je rappelle qu’Enzo n’a pa pu participé aux rattrapages du bac cette année avec son 4 de moyenne général…
Accroche-toi bien, tu vas être surpris ! Charles est ressorti derrière Fernando !
Cadeau bonus pour la Scuderia : dans la précipitation, Leclerc a dépassé la limite de vitesse dans les stands pour écoper d’une pénalité de 5 secondes ce qui entérinera sa 6e place.
La Scuderia n’a pas chômé cet été pour nous régaler…
Alpine : le Graal du moment
Je vais mettre un terme au rumeur tout de suite. Selon BFM business, Latifi serait favori pour prendre la place de Fernando sur un contrat pluriannuel de 30 ans.
Merci le Gorafi pour cette info en avant première !
Si les 3 tops teams ont leur 2 places pilotes pour 2023 scellées, ce n’est pas le cas de l’équipe qui mène désormais le peloton : Alpine.
L’écurie française, ayant réglé ses problèmes de fiabilité (et stratégie), est la 4e force du plateau en 2022 et affiche surtout une belle courbe de progression.
De quoi attirer les regards et convoitises de beaucoup de pilotes…
Régalons-nous au jeu des pronostics !
C’est un peu comme lorsque tu vas sur Betclic sauf que, cette fois-ci, tu évites de claquer ta paie en misant sur une victoire à domicile du PSG en demi-finale de ligue des champions…
Les mégas outsiders (probabilité ; 1%)
Sortie du chapeau, on pourrait voir éventuellement arriver (de gauche à droite) un Nick de Vries (pilote réserve Mercedes et ancien vainqueur F2), un Drugovich (actuel leader de F2), un Théo Pourchaire (2e de Formule 2) ou même un Oscar Piastri…
Ah non, lui il veut pas c’est vrai…
En conclusion, un jeune loup de F2 qui a relativement prouvé qu’il méritait sa place en F1. Cela reste cependant un pari très risqué qui ne remplacera pas un Fernando au sommet de sa forme.
Le retour du thaïlandais (probabilité : 4%)
Difficile de passer à côté des performances très intéressantes d’Alexander Albon.
Le thaïlandais est en train de mettre une rouste à la terreur de la poutine, celui qui a maîtrisé un caribou à main nu, le seul et l’unique : Nicolas Latifi !
Il est vrai que le comparatif n’est pas folichon tant le canadien est au fond du trou mais il faut reconnaître le rythme d’Albon que ce soit en qualification ou en course.
Toujours très proche des points avec sa Williams, il bénéficie de son expérience passée chez Red Bull comme d’un apport sur son C.V non négligeable.
Mais le thaïlandais est revenu en F1 chez Williams grâce à Red Bull et on imagine mal Helmut Marko se séparer de son poulain.
Surtout que le poste de Perez sera inévitablement remplacé soit par Tsunoda, soit par un autre…Albon reste dans cette shortlist.
Le barout d’honneur (probabilité : 10%)
Compliqué, ce n’est même plus le mot tant Riccardio paraît complètement à la dérive.
Même le Titanic avait plus de chances de s’en sortir…
Il sort encore d’un week-end à Zandvoort catastrophique qu’il termine à la 18e place.
Sa chance ? Être défendu par quelques pilotes et son passé de vainqueur de Grand Prix.
La réalité ? Il va falloir se reconstruire tout un mental.
Un changement d’équipe pourrait-il relancer la machine ? Cela reste maintenant un pari qui pourrait s’avérer coûteux pour n’importe quelle équipe.
Le coup de com (probabilité : 15%)
Mick Schumacher ne sera plus lié à Ferrari à la fin de l’année mais l’allemand a clairement repris le dessus sur Magnussen et continue d’afficher des performances solides.
Son nom de famille avec les sponsors allemands qui lui sont liés et sa capacité d’intégration grâce à une attitude irréprochable joue grandement en sa faveur.
Esteban Ocon s’est même permis de glisser un petit mot expliquant qu’il serait ravi d’avoir Mick comme coéquipier. Si c’est pas mignon !
Néanmoins, ses résultats restent encore trop frais et fragiles pour tenter un tel pari.
Un risque à prendre mais un risque quand même…
Le made in France (probabilité : 70%)
Franchement, on y croyait peu il y a de cela peu de temps. On imaginait Pierre Gasly lorgner sur un baquet Mclaren ou regarder avec attention celui de Lewis Hamilton.
Seulement voilà, Mclaren a saisi l’opportunité Piastri et la Mercedes va bien mieux. On le sait, la priorité sera toujours donné à Lewis Hamilton afin de tenter d’obtenir ce fameux 8e titre.
Notre frenchie, à l’affût des opportunités avec son bon de sortie accordé par Red Bull, pourrait bénéficier du départ de Fernando Alonso.
Considéré comme un excellent pilote, Pierre Gasly semble désormais favori pour le baquet.
Helmut Marko a même annoncé qu’il était en discussion avec Alpine autour des termes du contrat actuel du français !
Ce qui peut gêner ?
Les conditions imposées par Red Bull, le fait qu’il soit français (ce qui n’ouvre pas un nouveau marché) et sa relation très mitigée avec Esteban Ocon.
Mercedes : une stratégie presque parfaite
Ce week-end, à Zandvoort, on a bien failli assister à une victoire d’une Mercedes !
Le rythme en pneus durs était tout simplement bluffant. Lorsqu’on sait que Lewis Hamilton a perdu du temps bloqué derrière Sainz, on imagine ce qu’il aurait pu faire sans être gêné.
Pour une fois que ce n’est pas pour bloquer Charles Leclerc…
Mais la stratégie en un seul arrêt a connu une faille.
Malheureusement, avec l’intervention de la voiture de sécurité virtuelle quelques tours après leurs arrêts, tout s’est compliqué.
Verstappen avait la possibilité de rentrer au stand et de ressortir devant les Mercedes.
Mercedes a alors pris la bonne décision et a choisi de faire rentrer Lewis et Russell afin de leur chausser des pneus médiums neufs.
De son côté, Verstappen est rentré chausser des pneus durs neufs tout en conservant une belle avance d’une douzaine de secondes.
Mais lorsque la vraie voiture de sécurité fait son apparition à 20 tours de la fin, Mercedes a choisi dans un premier temps de garder ses 2 pilotes en piste.
Red Bull n’a pas hésité une seconde et a fait rentrer Verstappen afin de lui mettre des gommes tendres neuves.
Ressorti 3e mais avec ses gommes neuves et plus tendres, le néerlandais avait largement la capacité de dépasser ses adversaires en bénéficiant d’un peloton totalement resserré.
L’avantage que Mercedes possédait à ce moment précis résidait dans le fait d’avoir 2 voitures et non 1 seule devant Verstappen.
Hamilton aurait pu maintenir un écart de moins de 1 seconde avec Russell et ainsi lui offrir le DRS afin de défendre sa position et protéger Hamilton.
Mais tout va basculer sur une décision.
Russell va explicitement demander de chausser des pneus tendres 1 tour après l’arrêt de Verstappen et va être autorisé à rentrer au stand.
En acceptant ou subissant cette décision, Mercedes a certes assuré la 2e place de Russell mais a laissé Hamilton à la merci de Verstappen et des autres…
Sans son coéquipier pour le protéger, Hamilton se fera dépasser en quelques tours par Verstappen, Russell puis Leclerc tous chaussés de gommes tendres.
Il nous gratifiera d’un vilain coup de volant lors du dépassement de son coéquipier et une colère d’une rare intensité à la radio envers son équipe.
Et on peut le comprendre !
Dans une logique d’équipe, soit l’on assure les 2 voitures et l’on fait rentrer les 2 pilotes pour chausser les tendres afin de conserver les positions actuelles, soit on tente de jouer la gagne en laissant les 2 voitures en piste afin de tenter de contenir Verstappen.
L’entre deux, lui, n’a pas grand sens, et Hamilton en a fait les frais.
Un petit mot sur Ferrari qui a ruiné la course de Sainz (pour changer) en oubliant un pneu lors du ravitaillement. Un arrêt de 12 secondes qui l’a relégué à une triste 8e place.
Une énorme boulette par Grand Prix, c’est le tarif avec la Scuderia version 2022…
Rendez-vous sur le circuit de Monza dans une semaine où Ferrari jouera gros devant son public sur une saison où la Scuderia ne cesse de cumuler les erreurs !