C’est l’heure de la tournée asiatique en Formule 1, prépare ton estomac aux épices car les circuits seront pimentés !
Et on a commencé ce week-end avec le Grand Prix de Singapour, un petit bijou de tracé toujours efficace et extrêmement exigeant.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a assisté à une belle partie de mario kart durant ce Grand Prix !
Singapour : un tracé humide exigeant
Ce dimanche, on nous a offert un festival d’erreurs dans tous les sens !
Même Max est sortie tout droit en course en ratant totalement son freinage ! A qui peut-on se fier ? Je te le demande !
De toute façon, tu te doutes bien que ça devait être un carnage pour que Stroll termine 6e…
Le tracé de Singapour a en effet toujours représenté un énorme défi physique.
Sur ce tracé de ville sinueux, la chaleur est lourde et pesante.
Les pilotes perdent, en effet, jusqu’à 3 kilos en 1h30 seulement !
On n’avait pas vu Charles Leclerc dans un tel état à la fin d’un Grand Prix depuis sa performance au Grand Prix de France…mais pas pour les mêmes raisons.
La course a été très vite agitée par l’arrivée d’une pluie intense un peu avant le départ, à tel point que celui-ci a dû être repoussé d’une heure environ.
Une pluie diluvienne qui a largement refroidi la piste, nettoyé toutes sortes de grip et évidemment complexifié les dépassements.
Rapidement, ce que l’on avait pu observer lors de la séance d’essais 3 sur piste humide s’est avéré un indicateur clé du Grand Prix : la piste reste fraîche, elle chauffe peu, et, hors trajectoire, les pneus perdent toute adhérence.
En formule 1, la température des pneus est en lien direct avec l’adhérence de la voiture.
Si les pneus sont trop froids ou dans une fenêtre de température trop faible, la perte d’adhérence s’amplifie.
D’un côté, il est compliqué de repartir en sortie de virage, on a pu observer beaucoup de voitures patiner lors de cette phase.
D’un autre côté, la zone de freinage est beaucoup plus complexe à appréhender puisque la température du pneu va chuter après un ralentissement notable tel qu’un arrêt au stand ou une voiture de sécurité.
Et cela, sans compter les passages hors trajectoire sous zone humide qui font chuter toute adhérence !
Et les erreurs ont été très nombreuses avec 3 interventions de la voiture de sécurité :
- – Hamilton qui tire tout droit pour taper le mur
- – Tsunoda qui s’empale sur le mur
- – Verstappen qui tire tout droit
- – Hamilton qui loupe son freinage
- – Russell qui se loupe et rentre dans Schumacher
- – Vettel qui tire tout droit
- – Ricciardo qui finit 5e…
Oui, oui, c’est quand même une erreur que Ricciardo, 16e sur la grille après une énième performance catastrophique en qualification, termine finalement 5e.
Au moins l’australien, lucide, minimisait sa performance en interview d’après-course en prenant en compte l’ensemble des faits très favorable.
Mais il est vrai que les pilotes “sages” ont pû être récompensés sur une piste piégeuse.
La piste séchait trop lentement et ceux qui se sont risqués à mettre des pneus secs trop tôt ont subi un overcut (wiki : ceux qui restent en piste et rentrent au stand plus tard sortent devant eux).
Pierre Gasly notamment en a fait les frais. Là où le français aurait dû finir 6e, il a subi la mauvaise lecture de la piste de son équipe qui l’a forcé à rentrer et a terminé à une triste 10e place.
Fou de colère, le français s’est transformé l’espace d’un instant en Tsunoda, insultant son stratège de ramassis de sushi mal cuit.
Serais-ce un signe indiquant que le français, qui a avoué être fixé sur son baquet 2023 d’ici 2 semaines, a déjà fait ses valises pour Alpine ?!
Le suspense est de mise, il reste largement favori sur la shortlist !
Par contre, Alpine ne lui a pas vraiment vendu du rêve ce week-end…
Alpine : la douche froide, Perez excelle, Leclerc encore si proche
C’est véritablement la grande perdante de ce week-end.
L’écurie Alpine, qui avait connu deux premiers tiers de début de saison très compliqué (à cause d’abandons) a fait un zéro pointé.
Un double abandon qui fait particulièrement mal puisque Mclaren, le concurrent direct, a terminé 4e et 5e, s’assurant 22 points sur ce Grand Prix.
L’écurie française est à nouveau dépassée par Mclaren alors qu’à la régulière, elle a une voiture plus performante.
On fera un bilan complet des abandons et erreurs stratégiques d’Alpine en fin de saison. Mais si l’écurie ne termine pas à la 4e place constructeur, je peux déjà te prédire ce qui va se passer.
Tu vois ta twingo ancien modèle vintage qui se vendait 1500 euros sur le bon coin à un certain Bernard collectionneur avéré en début d’année ?
Elle finira à 20 balles à Juju, étudiant en 1ere année de commerce, qui a jeûné ses 4 kebabs le midi dans la semaine pour s’acheter ton bijou devenu épave.
L’abandon est d’autant plus un crève-coeur pour Alpine que Fernando Alonso était encore dans le bon wagon et aurait pu terminer 4e.
Fernando peut néanmoins se rassurer puisque sa future écurie Aston Martin s’est montrée solide ce week-end et montre des performances en 2e partie de saison validant une belle montée en puissance.
Il va falloir forcément aborder le sujet Charles Leclerc.
De toute façon cette année il y a 2 sujets qui fâchent : Charles Leclerc et Ferrari.
Donc si tu es supporter des 2, tu passes tes dimanches à commander des kleenex sur amazon en fin de Grand Prix.
Comme lors de beaucoup de Grand Prix, Leclerc a fait la pôle, mais comme lors de beaucoup de Grand Prix cette année, la victoire était proche mais inaccessible.
Son départ raté sur un circuit où dépasser est très difficile lui aura coûté très cher.
Le monégasque a pourtant su maintenir la pression sur Perez mais le mexicain n’a pas craqué.
Pendant plusieurs tours sur les pneus slicks après le passage de la voiture de sécurité, il s’est montré très dangereux.
Néanmoins, sur ce circuit, les vraies zones de dépassements sont limitées surtout lorsque l’écart de performance est faible.
Hormis la plus grande grande ligne droite après le virage 4 où le DRS est efficace, les autres parties du circuit sont trop sinueuses ou les lignes droites trop courtes.
Seulement voilà, le monégasque a mis en évidence au fil des tours une problématique difficile à résoudre.
Systématiquement, dans le virage 3, il patinait en sortie de virage et perdait environ 3 dixièmes sur Perez.
Ce sont ces 3 dixièmes qui lui manquaient juste après le virage 4, en fin de ligne droite, pour lancer une attaque.
Parlons-en de Perez ! Impeccable tout le week-end, il a profité de l’erreur en qualification de son écurie et Verstappen afin de se mettre sur la première ligne.
Ensuite, un départ solide, une course sans erreur, un très bon rythme.
Le mexicain a désormais sa marque de fabrique : les circuits en ville.
- – Vainqueur à Monaco
- – Deuxième en Azerbaidjan (vainqueur en 2021)
- – Deuxième à Melbourne
- – Poleman à Djeddah
- – Vainqueur à Singapour
Ses performances sur ce type de tracé mettent en évidence un véritable style de pilotage.
Il aura eu le mérite de repousser l’échéance du sacre du duo Verstappen-Red Bull dans l’œil du cyclone tout le week-end.
L’écurie aura eu l’incroyable maladresse de mal gérer sa gestion du carburant sur la voiture de Verstappen en qualification.
Lui demandant une première fois d’avorter son tour lancé pour économiser du carburant puis le relançant avant d’à nouveau lui sommer de s’arrêter avant de terminer son tour par peur de manquer d’essence.
Car, en Formule 1, à l’issue des qualifications, il faut avoir au moins encore 1 litre d’essence pour éviter la disqualification.
Décidément, la pression était bien forte sur Red Bull et Verstappen ce week-end…
La polémique du plafond budgétaire
Ce qui est bien, c’est qu’en Formule 1, on ne s’ennuie jamais !
A chaque fois qu’une polémique s’éteint, une nouvelle arrive et on ne peut pas dire qu’elle soit anecdotique !
Alors que le rapport sur l’étude du plafond budgétaire de 2021 va bientôt être rendu, un journaliste a posé une petite question à Toto Wolff.
Dis moi Toto, tu en penses quoi du rapport sur le plafond budgétaire 2021 qui va paraître bientôt ?
Toto, se rappelant des beaux moments passés sur la plage en slip kangourou dans les bras de son ex Christian Horner a dégoupillé sur le champs :
“C’est un secret de polichinelle mais tout le monde sait que 2 équipes ont dépassé le plafond, une de peu et une de beaucoup. En tout cas, si une équipe a enfreint ses règles, elle doit être sanctionnée”.
Après ce tir de missile air-sol téléguidé à tête semi-nucléaire, notre cher Toto est parti se manger un strudel, au calme…
Évidemment, la rumeur du paddock évoquée porte sur Red Bull mais aussi, Aston Martin…
Les 2 vilains petits canards de la F1.
Binotto ne s’est pas fait prier et a ajouté que si c’était le cas, les équipes qui avaient utilisé des fonds supplémentaires devraient être sanctionnées comme ayant trichées.
Un bon moyen de mettre un bon coup de pression sur la FIA.
On n’en demandait pas tant aux journalistes pour évidemment inventer une destitution de Verstappen.
Cette hypothèse est très très mais alors très peu probable et cela pour 3 raisons :
- – La première, tu enlèves le titre à Verstappen qui a gagné son premier titre sur la dernière course sur un dépassement de l’espace et cela 1 an après.
- – La deuxième, forcément, tu sacres Lewis. Sauf que tu le fais en shlag 1 an après sur un plafond budgétaire dépassé. Paye ta célébration pour un record de 8 titres au championnat du monde jamais fait dans l’histoire de la F1 !
- – La troisième, plus technique et logique. Le budget a été en grande partie utilisé pour développer la voiture 2022 et non celle de 2021 donc destituer un titre pilote en 2021, cela fait vraiment peu de sens.
Si par contre, le sujet est réel, pour 2022, cela va créer un sacré problème.
Parce que pour le coup, l’écurie entière et ses pilotes pourraient être disqualifiés !
On se retrouverait ainsi avec Leclerc en tête du championnat pilote avec comme poursuivant Russel et Sainz.
Pour le spectacle forcément, en tant que spectateur, ce serait formidable vu le faible écart entre eux !
Il serait évidemment juste de sanctionner de manière significative l’écurie qui a dépassé largement le plafond en la disqualifiant.
Mais alors que faire si l’écurie a à peine dépassé le plafond ?
Sanctionner en retirant quelques points ? Voilà qui, si cela s’appliquait au championnat 2021, nous ramènerait aux problématiques évoquées.
La sanction financière, elle, reste la plus probable, mais de combien ? Quel impact sur les employés et les différents prestataires de l’écurie ?
Faudrait-il imposer une restriction de l’utilisation de la soufflerie ou du développement des différentes pièces de la voiture ?
Cela pourrait s’avérer une solution qu’il faudrait quantifier en fonction de la triche.
Toujours est-il que Horner est monté au créneau et a très mal apprécié ces propos qu’il juge diffamatoire.
Aston Martin fait de son côté profil bas. Avec ses performances plus mitigées, elle se retrouve moins sollicitée sur le sujet et aurait moins à perdre.
La FIA a été forcée de communiquer rappelant que le rapport n’était pas finalisé.
Le dossier est en tout cas brûlant, tellement que la FIA a repoussé la sortie dudit rapport.
Ce week-end, sur le superbe tracé de Suzuka, on ne devrait pas avoir la réponse à ce sujet mais on aura néanmoins l’occasion de voir probablement le sacre de Verstappen.
La question est donc : SI le plafond a été dépassé, restera-t-il vraiment champion ?
