Ce week-end on a eu le droit à une course assez spéciale sur le tracé mythique de Suzuka : entre une course sprint et une course normale.
Un format assez novateur, assez confus aussi, qui a été provoqué par l’arrivée de ce drapeau rouge au 3e tour.
Une course où Max Verstappen équipé de 16 turbos de Boeing 747 a littéralement écrasé la concurrence avec plus de 20 secondes d’avance sur Leclerc en 45 minutes de Grand Prix.
Suzuka : Les commissaires font profil bas
Malgré un tracé extraordinaire en tout point, l’organisation même de la course, que ce soit par la direction ou les commissaires, a pour le moins était laborieuse…
A Suzuka, il a plu ,par intermittence, plus qu’en 3 mois d’hiver sur les côtes d’Armor.
Bon, j’exagère mais une grosse partie du week-end s’est de ce fait effectuée sur une piste humide voire complètement trempée.
Alors on va rentrer directement dans le vif du sujet.
Une formule 1, ce n’est pas fait pour être conduit sous la pluie.
Evidemment, on le fait, principalement parce que si ça peut nous permettre l’espace de 3 tours de voir Latifi en tête, ça nous procure un sentiment immense de joie.
Un peu comme si Bernard, en intérim chez Super U, était élu aux élections présidentielles.
Après on explique à Bernard que c’était une blague, qu’il a pas fait l’ENA comme tous les politiciens et donc que vu son réseau actuel, c’est pas l’amical de pétanque qui va l’aider à se faire élire à un échelon national…
Alors pourquoi une Formule 1 n’est pas faite pour rouler sous la pluie ? On a pourtant bien des pneus pluies ainsi que des pneus intermédiaires.
Et bien tout simplement parce que le pneu n’évacue à cette vitesse pas assez d’eau.
Qu’importe la superficie et la profondeur des rainures, l’eau s’y accumule trop facilement et ne s’évacue pas assez vite.
Résultat, cela devient rapidement de l’aquaplaning, un phénomène d’autant plus important sur le type de pneu intermédiaire.
En supplément de cela, les projections d’eaux de la voiture que l’on suit sont énormes et la perte de visibilité très critique.
C’est un problème malheureusement qui paraît presque insoluble et c’est en grande partie pour cela que, désormais, on sort le drapeau rouge dès qu’il pleut des trombes.
Sauf que le problème c’est que dans le règlement, si on sort le drapeau rouge après avoir effectué plus d’un tour, le Grand Prix est officiellement lancé !
Par conséquent, il y a un chrono qui se déclenche pour dire que la course doit se terminer dans X heures maximum.
Là, tu revis le stress du parking que tu as payé pour 3 heures, mais toi tu es encore coincé au resto parce que le serveur veut pas amener l’addition…
Donc c’est littéralement “la course” (jeu de mot) pour attendre le bon spot afin de relancer et terminer le Grand Prix.
Dans cette confusion totale, dimanche, Verstappen a passé la ligne 4 secondes avant la fin du fameux chrono de fin mais on a quand même agité le drapeau à damier !
Alors que, dans les faits, on aurait dû avoir un tour supplémentaire.
Et ça, pour un Fernando qui revenait à 3 secondes au tour sur Vettel, forcément, ça fait mal !
Pour la petite histoire, il a terminé derrière lui à 14 millièmes. Je te laisse faire les calculs avec un tour de plus…
Ce point-là peut être qualifié d’erreur “mineure”.
Parlons maintenant de l’erreur “colossale” qui fait très, mais alors très très tâche.
Lorsque Sainz au 3e tour part à la faute, le drapeau rouge est brandi. Lorsqu’il est sorti, tous les pilotes doivent rentrer au stand.
Les commissaires peuvent alors sereinement intervenir sur la piste.
Ce dimanche, alors même que les pilotes étaient encore sur la piste ne voyant pas à plus de 30 mètres devant eux, la direction de course a fait intervenir une grue.
Celle-ci est entrée en plein milieu de la piste, dans la foulée du drapeau rouge alors même que les voitures étaient encore en piste !
Ce scandale et cette mise en danger inutile des pilotes a failli coûter cher à Pierre Gasly, qui, dans un brouillard total de projection d’eau a frôlé cette grue.
Le français est sorti de sa voiture hors de lui et on le comprend !
Afin de bien mettre un mot sur cette colère, il faut remonter dans le passé.
En 2014, à Suzuka, sous la pluie, une grue était venue intervenir sur un rebord de piste pour sortir une voiture qui avait tapé le mur au beau milieu d’une course en agitant simplement des (doubles) drapeux jaunes.
Voici l’histoire tristement célèbre du décès de Jules Bianchi qui est parti en aquaplanning dans ce virage le tour suivant et venu percuter cette grue qui n’aurait jamais dû être là.
Ce jour-là, à Suzuka, la F1 a perdu l’un des plus grands prodiges de sa génération, un français qui plus est.
Comment peut-on refaire la même erreur sur le même circuit après un tel traumatisme ?!
C’est inacceptable pour la F1, pour le respect des pilotes, pour le respect de la famille de Bianchi !
Comble du grotesque, les commissaires préfèrent accuser Gasly d’avoir roulé trop vite et veulent sanctionner le français.
Il serait temps de mettre de l’eau dans son vin sur certains sujets…
Nous allons prendre ce qui est à prendre, Gasly est en vie, dieu merci. Maintenant, tâchons de ne plus jamais revoir cela !
Gasly : la sortie du giron Red Bull
C’est officiel, sans réelle surprise, c’est Pierre Gasly qui occupera le baquet de Fernando Alonso l’année prochaine au côté d’Esteban Ocon.
Le doute était encore permis puisque la chaine russe “RT” annonçait le retour de Nikita Mazepin en pilote numéro 1 chez Alpine pour un salaire de 50 millions par an.
Après un décryptage approfondi du comité des détections de fake news composé de 18 experts internationaux rémunérés à 80k/an, tout est rentré dans l’ordre.
C’est donc bien Gasly, l’ultra favori qui a eu le poste.
Le fait que Helmut Marko ait accepté de le laisser filer était directement lié à la recherche d’un remplaçant de qualité.
Pour la filière Red Bull, il fallait un pilote encore jeune et performant, elle l’a donc trouvé en la personne de Nick De Vries.
Nick de Vries a performé cette année lorsque l’occasion s’est présentée au Grand Prix de Monza en remplaçant au pied levé Albon malade.
Son expérience en tant que pilote réserve Mercedes a joué dans la balance et l’a certainement aidé lors de son adaptation record sur la Williams pour terminer 9e en Italie.
Le pari de le mettre à la place de Gasly dans l’écurie Alpha Tauri, petite sœur de Red Bull, ne représente pas un gros risque.
Pour Pierre Gasly, c’est enfin l’opportunité qu’il attendait : sortir du giron Red Bull pour voler de ses propres ailes au sein d’une écurie indépendante et plus performante.
Il quitte la maison Alpha Tauri qui commence franchement à prendre l’eau.
L’écurie est en train de sombrer au classement, les évolutions n’ont pas porté leurs fruits et finir dans les points est désormais un véritable challenge.
La mésentente entre Ocon et Gasly aura vite fait d’être lissée. Les deux compères semblaient déjà renouer des liens perdus depuis l’enfance avec l’arrivée de Gasly chez Alpine.
Surtout, l’opportunité est trop belle pour le français qui peut enfin se projeter sur une écurie visant le TOP 5 et qui affiche une progression très intéressante.
Verstappen : un 2e titre sur une polémique de budget dépassé
C’est fait et entériné, Max Verstappen est champion du monde pour la 2e fois consécutive !
Le néerlandais a déjà autant de victoires et de titres de championnat du monde que Fernando Alonso à … 24 ans.
Autant dire que Verstappen est parti pour écrire une belle page de l’histoire de la Formule 1.
Le néerlandais aura cette année écrasé la concurrence laissant peu de suspense pour le titre.
La direction peut s’éclater à lancer un dernier tour, inverser la grille, mettre tout le monde en pneu pluie sauf Latifi…C’est roue libre jusqu’à la fin de saison !
Il faut dire que Red Bull se montre impérial sur la 2e partie de saison avec 7 victoires consécutives.
Des victoires acquises, visiblement, avec un plafond budgétaire dépassé en 2021. Et ce gros détail vient d’être confirmé par la FIA histoire de jeter de l’huile sur le feu !
Le débat est donc loin d’être terminé puisque les écuries Aston Martin et Red Bull sont reconnues comme fautives.
Concernant Aston Martin, il s’agit d’une faute mineure de type procédurale, elle n’a donc pas respecté pleinement les procédures de transmission du dossier sur le budget plafonné.
On peut imaginer un retard sur le dépôt de dossier, des fichiers manquants, ou bien d’autres choses du même acabit.
Elle devrait très probablement être sanctionnée d’une amende.
Pour Red Bull en revanche, c’est plus problématique. L’écurie a dépassé le plafond de moins de 5% pour l’année 2021.
Sauf que 5%, lorsqu’on fini un championnat pilote à 1 point, cela peut faire peser la balance de votre côté, cela se joue au détail…
Des détails qui ont visiblement été subventionnés par un budget qui n’était normalement pas permis !
Il est évident que lorsque tu as la chance de jouer le titre, tu vas investir un peu plus quitte à dépasser le budget. Si la sanction est faible, le jeu en vaut la chandelle.
La FIA a voulu calmer toute spéculation et a officialisé un communiqué dans lequel elle explique considérer cet écart comme mineur.
Sur cette base, elle ne remettra donc pas en cause le classement 2021 ni le titre de Verstappen.
Moi je veux bien qu’on crache sur Michael Masi, qu’on explique qu’il était pro Red Bull et que tout a changé depuis. Mais si on t’amène des documents expliquant que l’écurie n’a pas suivi la règle, il va falloir réellement sanctionner cet écart.
Afin d’avoir de réelles répercussions, la meilleure sanction, selon moi, serait de limiter :
- – la soufflerie
- – la création de pièces
- – ou tout simplement d’amputer le budget de 2023 de Red Bull du montant dépassé.
On ne peut pas se permettre de laisser passer ce genre d’incidents, sinon l’ensemble des écuries du plateau vont tenter leur chance lorsqu’elles se sentiront dans le besoin de le faire.
La procédure suit son cours, les écuries concernées (Aston Martin et Red Bull) ont le choix entre accepter et reconnaître leurs torts ou contester cette décision.
Dans leur publication, la FIA précise que les sanctions vont de l’amende, à la restriction de développement, jusqu’au retrait de points voire l’exclusion de courses ou championnats.
Mais bon, comme on t’explique au départ que l’on ne va pas toucher aux points du championnat, on attend surtout une sanction intelligente afin d’avoir un impact cohérent sur l’avenir.
En attendant la réponse définitive de la FIA, le prochain Grand Prix au Texas, au tracé très intéressant, devrait être passionnant.
Si le titre est décidé depuis longtemps, 3 sources principales d’intérêts vont marquer cette fin de saison :
- – Qui va finir 2e du championnat entre Leclerc et Perez ?
- – Qui va terminer 4e au championnat constructeur ? Mclaren ou Alpine ?
- – Aston Martin, en constante progression, va-t-elle chiper la 5e place à Alfa Romeo ?
On pourrait même en ajouter une dernière : Mercedes va-t-elle finir l’année 2022 sans victoire depuis 2013 ?
Hamilton n’a lui jamais terminé une saison de F1 sans avoir remporté un Grand Prix de la saison…