Mais que se passe-t-il sur terre ?
D’un côté tu as Biden et Xi Jinping qui se font un barbecue de chien sauce ketchup dans un champ de fleurs, de l’autre tu as une course d’auto tamponneuse où la moitié du paddock insulte son propre coéquipier.
Ce Grand Prix du Brésil aura décidément été un week-end de tension qui ce sera traduit par de nombreux accrochages et discours houleux au sein d’une même écurie.
En tout cas, on en aura eu pour notre argent, quel spectacle sur ce tracé toujours aussi extraordinaire !
La surprise Magnussen au milieu du chaos
Comment ne pas commenter ce moment de gloire inoubliable que nous a offert Kevin Magnussen en qualification ?
Bien aidé par une piste humide changeante et un drapeau rouge qui a coupé court à toute tentative adverse, le danois, sur une Haas peu compétitive, s’est offert la première pôle position de sa carrière !
Pendant ce temps, Mick Schumacher se loupait et se qualifiait 20e, suffisant pour entériner le retour d’Hulkenberg à sa place ?
Probablement, car la comparaison fait forcément mal dans un moment si crucial pour baby schumi…
Même s’ il s’est offert une belle remontée en course sprint et s’est montré à la porte des points pendant un bon moment de la course dimanche, Schumacher n’a pas concrétisé, pas aidé par l’intervention de la voiture de sécurité.
Je reste persuadé que c’est un bon élément, il l’a prouvé par des performances bien plus convaincantes en 2e partie de saison.
Son remplacement par Hulkenberg n’est pas très vendeur compte tenu de l’âge de celui-ci et de ses anciennes performances solides mais pas emballantes.
En tout cas, l’effusion de joie de Magnussen n’était pas du goût de Ricciardo.
Exaspéré par la mise en lumière d’un autre pilote que lui, l’australien a rapidement réorienté les projecteurs sur sa personne en harponnant le héros d’un jour (Magnussen) dans le premier tour de course.
Cette petite session au ranch du Texas l’a vraiment transformé notre cowboy australien !
Il a attrapé Magnussen avec son lasso et a vite ramené la brebis danoise dans le troupeau.
Ca c’est mon Ricky !
Cet incident n’est que l’un des “nombreux” ayant survenu ce week-end mais surtout l’un des rares n’ayant pas eu lieu entre des coéquipiers.
Lors de la course sprint de samedi, on a eu le droit à un petit duel encore très limite entre Alonso et Ocon qui aura valu une belle pénalité à l’espagnol.
Toujours dans la retenue, Alonso, après avoir mal jugé un dépassement sur son coéquipier en y laissant son aileron avant, a préféré blâmer celui-ci.
Glissant un petit mot doux à son équipe : “J’ai hâte de terminer cette saison et de courir pour Aston Martin”.
Des tensions vives qui ont continué le dimanche lorsque l’équipe a anticipé la remontée d’Alonso et ordonné à Ocon de ne pas faire perdre de temps à son coéquipier.
Le français a balayé la demande à la radio en expliquant qu’il ne compromettrait pas sa course pour celle d’Alonso.
Tout est bien qui finit bien, il le laissera finalement passer après avoir rempli son objectif : dépasser Vettel.
Le week-end s’est terminé bien plus calmement chez Alpine avec 12 points pris sur Mclaren et un Alonso brillant en 5e place.
Chez Aston Martin non plus, tout n’était pas rose…
Vettel se sera fait gentiment pousser sur l’extérieur par son coéquipier Stroll lors de la course sprint, celui-ci écopera, comme Fernando, d’une pénalité.
J’imagine déjà la sanction de Lawrence Stroll avec les fêtes de noël qui approchent…
Rien que de penser au fait que Stroll (fils) n’ait pas l’option toit ouvrant jet-ski lance fusée sur son yacht, c’est à glacer le sang !
Et ce n’est pas fini ! Chez Ferrari, on a eu le droit encore une fois à un Leclerc très remonté.
Pas aidé par une mauvaise lecture de piste et un mauvais timing de son équipe, Charles aura en effet été le seul à ne pas effectuer un seul tour en pneu sec lors de la Q3.
De mémoire, ça doit être la première erreur de Ferrari de la saison…De mémoire bien sûr…
Relayé à la 10e place sur la grille de départ, il nous a offert une belle remontée malgré son accrochage avec Norris.
Remontée à la 4e place, derrière Carlos Sainz, il a invoqué la sacro-sainte bataille pour la 2e place avec Perez au championnat du monde afin d’obtenir la 3e place de Sainz.
Difficile choix pour la Scuderia qui ne pouvait pas vraiment demander à l’espagnol d’abandonner son podium surtout avec la menace Alonso à moins de 1 seconde de Leclerc.
Mais toutes ces tensions ne sont rien à côté du tueur à gage, le terminator des punchlines, le seul homme sur terre capable de venir déjeuner chez toi pour te dire que tu ne sais pas cuisiner et recracher le tout dans ta poubelle : Max Verstappen.
Red Bull vacille, Mercedes trace sa route pour 2023
Au pris d’un énième accrochage avec son meilleur ami Lewis, Verstappen a endommagé son aileron et s’est retrouvé en queue de peloton.
Auteur d’une remontée dont il a le secret, il s’est retrouvé, grâce à l’intervention de la voiture de sécurité, derrière Perez, qu’il a pu effacer en fin de course à l’aide de pneus neufs tendres.
A l’amorce du dernier tour, se situant juste devant Perez, son équipe lui a logiquement demandé de s’écarter pour laisser à son coéquipier, en lutte pour la 2e place du championnat, un maximum de points.
Et là, l’improbable s’est passé, Max a catégoriquement refusé.
Ses mots forts à la radio traduisent une rancœur difficile à saisir : “Nous en avons déjà discuté, ne me demandais plus jamais cela, je ne le ferais pas. Je ne veux plus que ce sujet soit abordé.”
Franchement, difficile de comprendre le néerlandais qui n’avait pas grand chose à perdre en laissant passer son coéquipier.
Je ne vois qu’une explication : l’intoxication alimentaire chez O’Tacos à Amsterdam…Satanée supplément sauce blanche…
Et à voir la tête de Perez lorsqu’on lui explique la réaction de son coéquipier, lui n’a pas l’air d’en savoir plus que nous.
Il n’a pas tardé à répondre à Verstappen par média interposé en lui rappelant que c’était grâce à lui s’ il avait obtenu ses 2 titres mondiaux.
Si cette année, son rôle n’a pas été prépondérant tant la domination de Verstappen a été sans partage, il est impossible de ne pas prendre en compte l’apport de Perez sur l’année 2021.
Perez en 2021, dans la lutte entre Hamilton et Verstappen c’est :
- – une défense solide en Turquie pour laisser Hamilton 5e
- – la pression mise à Baku qui participera au freinage loupé d’Hamilton
- – mais surtout une défense héroïque et désormais légendaire à Abu Dhabi empêchant Hamilton de creuser un écart suffisant afin de gérer l’apparition d’une voiture de sécurité
- – sans compter le point du meilleur tour régulièrement piqué à Hamilton
Franchement, on peut le dire clairement, le néerlandais est en train de cracher dans la soupe !
Des rumeurs courent selon lesquelles il n’aurait pas digéré l’épisode du crash de Perez à Monaco.
Il aurait jugé son crash en qualification intentionnel, ce qui avait alors avorté un tour qui l’aurait propulsé en pôle position.
Sa position de départ (4e) avait alors largement compliqué la tâche du double champion du monde sur ce circuit étroit. Il avait aussi subi les choix de son équipe qui avait favorisé Perez, mieux placé sur la grille.
Le néerlandais, qui avait montré une bien meilleure facette cette année, retourne dans ses travers enchaînant accrochage et mauvais comportement…
Red Bull s’enlise dans une énième polémique et, depuis l’annonce de son non-respect du plafond budgétaire en 2021, n’avance plus sereinement.
Une agressivité décuplée de Verstappen, des erreurs au stand, l’écurie semble plus friable en cette fin de saison.
De l’autre côté du paddock, l’ogre allemand s’est réveillé.
Mercedes vient de remporter sa 1ère victoire de la saison et s’est offert un doublé dans un week-end qu’elle a dominé très sereinement.
Le rythme de l’écurie allemande a été impressionnant et sa position sur la grille a permis, comme souvent lorsqu’elle est bien placée, de mettre en avant ses atouts.
Depuis le Grand Prix des Etats-Unis, l’écurie semble avoir apporté des évolutions payantes à son package.
Georges Russell, vainqueur, est récompensé d’une saison brillante, qu’il va sûrement terminer devant Lewis Hamilton !
Il faut apporter une légère nuance : ni Verstappen ni Leclerc n’étaient dans de bonnes conditions pour lutter à l’avant, tous deux victimes d’accidents.
Il n’en reste pas moins une victoire convaincante, solide et un rythme impressionnant.
Vers une saison F1 2023 spectaculaire ?
Avec le changement de règlement sur le plancher qui devrait avantager Mercedes et les sanctions infligées à Red Bull, on pourrait assister à un duel de titan comme en 2021.
A cela près que, désormais, il faudra ajouter Georges Russell dans l’équation.
Le britannique est l’un des rares à avoir battu Hamilton sur une saison, qui plus est, particulièrement longue.
Les 2 derniers ne sont autres que Button et Rosberg, tous 2 champions du monde.
Une statistique que l’intéressé sera ravi d’entendre.
Ferrari et Leclerc dans tout cela ?
La Scuderia n’a, c’est vrai, que chutée dans la hiérarchie au cours de la saison.
Largement favorite et dominatrice en début de saison, elle est désormais assez largement en difficulté et est désormais à la lutte avec Mercedes pour sauver sa 2e place.
Peut-on exclure pour autant la Scuderia de la lutte pour 2023 ?
Mattia Binotto semblait lui très serein en abordant le sujet.
Il explique avoir très rapidement abandonné le développement de la voiture 2021 pour se concentrer sur le développement de ce nouveau plancher rehaussé en 2022.
Une lueur d’espoir pour toute une génération de fans ? Pas forcément…
Il faut dans un premier temps évaluer la fiabilité des propos du directeur de la Scuderia.
Mattia Binotto c’est le genre de type, tu as un immeuble en feu, t’es coincé sur le toit, sans issue, il te dit, t’inquiètes pas avec le vent ça va s’estomper…
C’est ce même Mattia Binotto qui nous racontait que tout allait bien lorsque Ferrari enchaînait les bourdes stratégiques en milieu de saison.
C’est aussi lui qui a annoncé à l’inter-saison avant le Grand Prix de Belgique pouvoir remporter toutes les courses de la 2e partie de saison.
Un bilan rapide sur ces propos ? On est à zéro victoire…Sur la même période, Mercedes a même engrangé 11 points de plus que la Scuderia.
Néanmoins, si l’optimisme se transforme en réalisme et réussite, Ferrari et Leclerc pourraient entrer dans cette lutte pour le titre.
Dans l’hypothèse d’un duel à couteaux tirés entre les 3 structures, Mercedes avance néanmoins avec le meilleur line-up du plateau.
Hamilton reste un adversaire intelligent, rapide et redoutable. Russell de son côté confirme son statut de prodige.
Mais Georges Russell n’est pas Valtteri Bottas ! Si Mercedes joue effectivement le titre, Russell n’appréciera pas un quelconque favoritisme à l’égard de son coéquipier.
Pourtant, les intentions de Toto Wolff sont à peine masquées, lui qui rêve d’emmener Hamilton vers ce 8e titre.
Désormais, la configuration semble plus compliquée que jamais pour Hamilton. Si il veut ce 8e titre historique, il faudra aller le chercher en s’imposant face à au moins 1 adversaire extrêmement coriace.
Les voyants semblent au vert pour une saison 2023 passionnante en termes de lutte pour le titre pilote et constructeur.