Voilà c’est fini…L’hiver est là, la F1 se met en pause jusqu’en Mars 2023 !
Le constat est triste, les gens sont tellement désespérés qu’ils regardent un match Qatar-Equateur en hiver, je ne trouve plus les mots…
Je vais tenter de vous consoler dans cet hiver rude qui nous attend en dressant un bilan de cette saison F1 2022 : le bon, comme le moins bon.
Bilan saison F1 2022 : les briques d’une réglementation réussie
Pour faire un bilan positif de la saison 2022, il faut répondre à cette question simple : Est-ce que les objectifs de la nouvelle réglementation ont été remplis ?
Et à cette réponse, on peut répondre “oui” en grande partie.
Certes, Lance Stroll est toujours en F1, on nous vend toujours le Grand Prix d’Abu Dhabi comme si c’était un final exceptionnel alors que le circuit est naze et les courses sprint hantent toujours nos samedis.
Mais, l’essentiel du problème soulevé jusque là a été résolu.
Ce changement de réglementation avait été conçu afin de rendre les voitures plus adaptées à se suivre pendant plusieurs tours.
Pari réussi ! Cette année, les voitures (plus lourdes) peuvent se suivre de très près sans détruire leurs pneus, ce qui minait les courses jusque là sous l’ère hybride.
Il est très rare d’entendre désormais un pilote s’exprimer sur le fait qu’il ne puisse suivre un concurrent sans détruire ses pneus.
On a enfin le sentiment que les pilotes ne conduisent plus dans une forme de gestion imposée.
Alors certes, l’usure des pneus représente toujours un aspect important de la course et suivre un concurrent de très près conduit toujours à une usure excessive.
Cependant, il ne faut pas oublier que cela fait partie de la course automobile et c’est ce qui nous offre un panel de stratégie durant la course.
Mais le niveau de dégradation n’a plus rien à voir avec celui d’avant lorsqu’une voiture suivait une autre. Les perturbations aéro ayant été considérablement réduites grâce au concept des monoplaces F1 2022.
Si une légère peur s’est fait ressentir à cause du manque de vitesse en ligne droite qui aurait pû nuire aux possibilités de dépassement, il n’en a rien été.
En 2022, on a eu 785 dépassements contre 599 en 2021 soit une augmentation de 30%.
Bien aidé par un DRS toujours aussi efficace devenu essentiel et une facilité de dépassement accrue dans les virages, le spectacle a été au rendez-vous.
D’un point de vue compétition, c’est plus mitigé, mais cela reste à relativiser.
C’est sûr que lorsque tu constates que Red Bull a remporté 17 des 22 courses cette saison, il ne reste plus grand chose pour le reste du plateau.
Cependant, la communication pré-saison sur un éventuel resserrement du peloton avait une vision plus long termes.
On le sait par expérience, à chaque changement de réglementation, un écart assez conséquent se creuse entre les équipes qui partent sur un concept aéro efficient et celles qui se plantent.
Est-ce que l’on va voir pour autant une équipe en dehors de Ferrari, Mercedes ou Red Bull remporter régulièrement des victoires en 2023 ? Ce serait très surprenant qu’un tel écart soit comblé…
Mais, derrière les 3 tops teams, on a senti le plateau du milieu de peloton très serré et plus proche.
D’ailleurs, et c’est un indice assez fort de cette réussite, chaque écurie a marqué au moins 1 point cette saison !
C’est d’autant plus intéressant à relever que c’était le cas dès la 4e course de la saison, ce qui prouve que ce n’est pas la multiplication des épreuves qui a provoqué cela mais bel et bien la mise en place de cette nouvelle réglementation.
Au niveau des prises de décision aussi, la présidence de Mohamed Ben Sulayem a plutôt bien démarré.
Après avoir logiquement évincé Michael Masi suite à la controverse de 2021, il a attaqué le problème en multipliant le corps arbitral (les directeurs de course) d’un Grand Prix.
Lorsqu’au début de saison, le problème de marsouinage a été relevé, la FIA a bien réagi en organisant une phase de tests afin d’évaluer la problématique.
C’est suite à ce relevé qu’elle a décidé d’établir un rehaussement du plancher proportionnel au problème et non en réagissant à la demande excessive de certaines équipes.
Aux avant-postes, la domination de Red Bull a tué la concurrence en 2022 mais on reste très loin de l’ultra-domination de Mercedes en 2014 ou 2020.
Les écarts et le déroulement des courses y été bien plus prévisible et ennuyeux.
Le sujet le plus épineux de l’année, à savoir le dépassement du plafond budgétaire par Red Bull (et Aston Martin) a été bien traité.
La FIA a pris le temps, réfléchie et appliquée une sanction cohérente entre amende et réduction du temps de développement en soufflerie.
Bilan F1 2022 : entre l’ombre 2021 et l’ultra business
Sors ta protection dentaire, je me suis retenu toute l’année mais je ne peux pas commencer cette section sans aborder la fin de saison F1 2021 qui a pourri les échanges entre 2 écuries (Mercedes et Red Bull).
Un conflit qui a considérablement ralenti les discussions permettant de faire progresser les règles en F1 cette année.
Bon je vais tuer le débat qu’on a dû se coltiner toute l’année notamment parce que Sir Lewis, Toto Wolff et tous les journalistes britanniques abonnés depuis plus de 5 ans à l’instagram d’Hamilton nous ont pas lâché la grappe avec cela.
Verstappen est champion 2021, Hamilton n’est pas champion. Il n’y a pas eu de vol.
Oulah…le mec cherche les emmerdes…
Verstappen en 2021 c’est :
- – un abandon à cause d’un pneu crevé dans les derniers tours en Azerbaïdjan alors qu’il était en tête
- – un abandon au Royaume-Uni par la faute d’Hamilton
- – un abandon en Hongrie percuté par Bottas
- – l’unique erreur de la saison lui empêchant de prendre la pôle à Djeddah
Hamilton en 2021 c’est :
- – un freinage raté à Imola qui l’envoi dans le mur suivi d’un drapeau rouge miraculeux
- – une erreur en Azerbaïdjan qui le fait tirer tout droit
- – un accrochage au Royaume-Uni dont il est reconnu coupable qui envoi son adversaire direct au tapis
- – une performance désastreuse à Monaco le faisant terminer à la 7e place
Hamilton a-t-il eu une malchance incroyable dans le dernier Grand Prix de la saison F1 2021 ? Oui.
Méritait-t-il de remporter ce Grand Prix ? Sans aucun doute.
Est-ce qu’il peut s’estimer extrêmement chanceux d’avoir été encore dans la course au titre à Abu Dhabi ?
Franchement, oui…
Lewis Hamilton est sans aucun doute l’un des meilleurs pilotes de sa génération et une légende de la F1. Mais sa saison 2021 est loin d’être extraordinaire et il ne méritait pas à la régulière le titre face à Max Verstappen.
Boum, allez c’est lâché, comme ça on va arrêter de nous saoûler avec ce débat stérile !
L’ombre de cette malheureuse décision à Abu Dhabi aura pourri les discussions et les relations désormais désastreuses entre 2 tops teams : Red Bull et Mercedes.
Michael Masi voulait à tout prix terminer le Grand Prix sous drapeau à damier. Était-ce la bonne décision ?
Franchement, lorsque tu vois cette année le Grand Prix de Monza se terminer pendant 10 tours sous une voiture de sécurité, qu’est-ce qu’on y gagne ? Rien ! Même les pilotes s’en plaignent…
Il n’y a que Toto pour s’extasier de cela en rappelant que le protocole a été suivi. A quel prix franchement ?!
Après le passage marqué de Michael Masi où l’interprétation découlait sur une inconsistance dans les décisions de course, on a le droit à 2 anciens pilotes qui appliquent comme des robots le règlement sans se soucier des retours pilotes.
Résultat ? Des pénalités à tout va sur des décisions litigieuses sur lesquelles on pointe systématiquement des lignes extraites du règlement.
Aucune prise en compte du contexte, de bon sens et surtout des commissaires fermés à toute discussion. On vient de passer d’un extrême à l’autre…
De ce côté, je ne vois pas d’amélioration significative. A quoi bon avoir fait un procès XXL à Michael Masi ? On est en droit de se poser la question…
Pour ne rien arranger sur la tâche laissée par cette fin de saison 2021, voilà que Red Bull se fait épingler à avoir dépassé le budget !
Heureusement, pour moi, la sanction 2022 est cohérente et devrait proportionnellement impactée l’écurie autrichienne qui j’espère aura des difficultés de développement légitime suite à son non-respect des règles.
Tu ne suit pas les règles, tu dois en payer le prix fort.
L’autre point noir de la F1, c’est incontestablement le business qui fait sa part au sein du sport et qui commence à nuir à celui-ci.
La multiplication des courses n’apporte rien. On l’a constaté avec la domination de Verstappen cette année.
Hormis la lueur du Grand Prix du Brésil, et un Grand Prix des Etats-Unis toujours rayonnant, les courses de deuxième partie de saison ont eu moins de saveurs.
23 courses, c’est définitivement trop ! On le sait et l’implantation sur des marchés très particuliers dans des pays sujets à controverses : droits humains, respect de l’environnement ou même circuit dangereux n’arrangent rien.
Le Grand Prix de Djeddah, calamiteux sur plusieurs aspects, en aura été le symbole.
Il y a encore des Grand Prix qui ont un intérêt limité au calendrier et dont on se passerait volontiers plutôt que de menacer Spa et Monaco : Le Grand Prix de Barcelone par exemple ou encore le final à Abu Dhabi.
Pour ne rien arranger, la FIA tente tant bien que mal de forcer le passage en imposant un maximum de course sprint.
L’ensemble des acteurs de la F1 sont globalement contre : pilotes, écuries, personnel, spectateurs…
Je rappelle qu’en fin de saison, la F1 demande aux fans, via un formulaire, ce qu’ils pensent des différents aspects de la saison dont les courses sprint.
Les instances ont connaissance du rejet de ce format par les spectateurs, mais s’obstinent pourtant à proposer cette course inutile pour satisfaire les promoteurs et leur soif d’argent !
A part la course sprint du Brésil, le reste des courses sur ce type de format ont été sans intérêt. Ce sont des purges à regarder qui sabotent d’autant plus le dimanche de course puisqu’elles figent les positions sur la grille, limitent les trains de pneus et dévoilent certaines stratégies.
A titre personnel, je ne regarde désormais plus que les résumés de ces courses sans intérêts et qui pourrissent les week-end de compétition.
Cette ultra-croissance de la F1 notamment sur le marché américain se traduit par une présence disproportionnée de personnalités et d’interventions au sein du paddock.
On aime, on aime pas, le style à l’américaine. Mais c’est vrai que lorsque tu vois Brad Pitt rentrer dans une formule 1 avec Leclerc et se barrer sans adresser un mot, tu te demandes ce que le mec fou là…
Moi, tu me mets dans une voiture avec Charles, tu peux être sûr qu’à la prochaine gay pride, je serais sur le podium du char de tête !
Cette médiatisation de la F1 à l’américaine a ses bons et mauvais côtés.
Gardons les bons : les canaux de communication (réseaux sociaux, médias papiers, retransmissions TV) sont de très bonne qualité et n’ont cessé de s’améliorer.
Ce dynamisme offre à la Formule 1 un budget qu’elle n’a jamais espéré dans son histoire et dont elle se sert pour l’instant de très bonne manière.
On a plus qu’à rêver d’une saison 2023 en or imprégnée d’une lutte au titre entre plusieurs protagonistes (comme en 2010).