F1 Grand Prix de Bakou 2023 : les enseignements

F1 Grand Prix de Bakou 2023 : les enseignements

J’aurais pu, dû, écrire avant mais je viens tout juste de sortir du service de réanimation de l’hôpital après un week-end de course soporifique.

J’en viens presque à regretter Latifi, au moins lui il avait la force mentale de s’envoyer dans le mur pour nous créer un peu de suspense !

Au sortie de cette double course : sprint et course du dimanche, Perez lui, aura apprécié cette brève accalmie et nous aura encore prouvé que sur les circuits de ville, c’est lui le patron !

Le seul mexicain qui ne travaille pas chez O’tacos qui a encore tous ses points de permis, profites-en !

Il revient par la même occasion à seulement 6 petits points de Verstappen et entretient le suspense dans la course au titre pilote.

Sergio Perez Baku 2023

Alpine : zéro pointé encore

Il parait que tu t’étais saucé sur une association Gasly – Ocon – Alpine, le “made in France”.

C’était avant ou après que Gasly vienne percuter Ocon en Australie à 2 tours de la fin?

Avant ou après que Gasly ne parte en feu à Bakou dès les 15 premières minutes du vendredi ?

La fédération française de la loose est en train d’imprimer une édition spéciale Alpine.

Au moins, avec Richard Gasquet, cela avait permis de démocratiser l’usage de la cocaïne en France.

richard gasquet

Là, on va quand même pas apprendre à nos jeunes à s’éclater sur un mur pour gagner des points sur le permis…

Remarque, Lady Diana a sûrement terminé avec 12 points sur son permis.

Blague à part, on est sur un second zéro pointé en 2 courses pour Alpine et cela commence à coûter cher.

Si, en Australie, Gasly et Alpine s’étaient distingués et auraient pu prétendre à de gros points avant le carnage du dernier restart. A Bakou, le week-end a été catastrophique.

Dès le vendredi, la voiture de Gasly a pris feu mettant un terme à la seule séance lui permettant de parfaire des réglages.

Dans ces cas-là, la seule option viable reste celle de copier les réglages de son coéquipier.

Sauf que son coéquipier, Esteban Ocon a été lui coincé au garage pour un problème hydraulique sur sa monoplace.

Résultat : les 2 Alpines n’ont pas existé, ni en qualification, ni en course, et ont végété en milieu et fond de grille.

Si les Alpines ne sont pas là, d’autres forcément en profitent. Et, s’agissant des concurrents probables directs, Mclaren est venu récolter de précieux points.

Mclaren F1

L’écurie britannique, qui a pourtant conçu une voiture très en deçà des attentes, a su maximiser ses 2 dernières courses pour se hisser à une inespérée 5e place au championnat constructeur.

Ce n’est pas sans rappeler les performances de Mercedes, qui, l’année dernière, avait maximisé chaque résultat avec une voiture pourtant très en difficulté sur toute la première partie de saison.

L’écurie française sera attendue au tournant à Miami.

Leclerc : seul face aux Red Bull

Particulièrement à l’aise sur le circuit de Bakou, Leclerc s’est illustré en venant priver les 2 Red Bull d’une pole position, en sprint et sur la course du dimanche.

Le monégasque a réussi l’exploit de se qualifier devant les 2 voitures les plus dominatrices du plateau mais aussi de coller pas moins de 8 dixièmes à son coéquipier Carlos Sainz.

Un gouffre qui illustre la hauteur de l’exploit et a alimenté des rumeurs liant directement Leclerc à Mercedes.

Rumeur confortée par un Toto Wolff qui a dit être intéressé par le monégasque.

Charles Leclerc Toto Wolff

Après il s’agirait de remettre ça dans le contexte, un journaliste a posé la question à Toto Wolff et celui-ci a répondu naturellement que “c’était un bon gars et qu’il était incontestablement très rapide”.

Franchement, qui ne voudrait pas de Charles Leclerc actuellement dans son écurie ?

D’ailleurs, soyons clair : qui ne voudrait pas de Leclerc tout court ?

Moi, personnellement, j’ai déjà prévu ma réponse si je me fais prendre : “But we were on a break !”

Il n’en fallait pas plus aux journalistes pour projeter Hamilton chez Ferrari et imaginer un échange avec Leclerc.

Franchement, je n’y crois pas trop.

Déjà car Mercedes actuellement ne montre pas de signes de progression significative par rapport à Ferrari.

Ensuite, parce que Leclerc est au centre du projet de Ferrari.

Et enfin, parce qu’une association avec Russell serait très dure à gérer.

En tout cas, sur ce Grand Prix, Leclerc aura entretenu l’espoir.

Un espoir il est vrai mis à mal rapidement par le rythme effréné des Red Bull et leur vitesse de pointe imbattable.

Rapidement dépassé, le monégasque a plutôt bien tenu la baraque en pneu medium, maintenant un écart raisonnable avec Perez.

Mais, comme sur chaque Grand Prix, le relais en pneu dur a montré un différentiel énorme avec les Red Bull, avec presque 1 seconde d’écart par tour à l’avantage de l’écurie autrichienne.

Un écart qui s’est étrangement stabilisé à une dizaine de tours de la fin avec un Leclerc même plus rapide que les 2 Red Bull.

red bull oracle F1 2023

Nouvelle preuve que Red Bull cherche à minimiser son ultra domination en F1 ?

Il est vrai que si l’on suit l’histoire de la F1, des règles ont été ajoutées visant à pénaliser les points forts des voitures ayant une domination trop importante sur le plateau :

  • – l’interdiction du double diffuseur en 2009 l’année de la domination de Brawn GP
  • – le passage à l’ère hybride accéléré lors de la série de domination Red Bull en 2014
  • – la réduction des ailerons arrière pénalisant directement Mercedes et son appui aérodynamique fin 2020

Personne ne donnera tort à Red Bull, qui, après 5 petits Grand Prix, comptabilise déjà plus du double de points de son poursuivant direct : Aston Martin.

Le format sprint : and so what ?

C’était le grand ajustement de ce week-end, la course sprint a été revisitée pour se concentrer sur le samedi.

Déjà que tu devais accepter d’aller au festival du lancer de bougies avec ta belle-mère pour négocier ton Grand Prix du dimanche, imagine ce que tu dois faire désormais pour espérer voir la course sprint en plein samedi après-midi !

Le week-end a donc été réajusté avec une seule séance d’essais libres le vendredi suivi des qualifications de la course principale.

Le samedi, lui, est consacré à la course sprint avec les qualifications le matin puis la course qui représente 1 tier d’une course normale l’après-midi.

Pourquoi je pense que ce format est néfaste sur un week-end de course ?

Même si la course sprint a été moins soporifique que la course principale, c’est elle pour moi la responsable d’un mauvais déroulement de la course.

En formule 1, en temps normal, 3 séances d’essais libres permettent aux pilotes d’ajuster leur pilotage, leurs réglages et d’avoir une meilleure compréhension de la dégradation pneumatique.

Or, à Bakou, avec le format sprint au milieu du week-end de course, seule une séance a permis cela.

Et les conséquences, elles, sont directement perceptibles.

Toto-Wollf-professeur-Harvard

Déjà, les pilotes n’ayant pas trouvé les bons réglages lors de la seule séance d’essais sont pénalisés sur tout le week-end.

Ils n’ont en effet plus la possibilité de le faire sur le reste du week-end composé de qualification ou course.

On a pu le voir avec Russell, Sainz, Gasly, ou bien même Verstappen.

Tu vas me dire “oui mais au moins c’est le plus rapide à trouver des réglages qui est récompensé”.

Justement, je ne suis pas d’accord avec cela. Pour moi, la recherche de réglages, c’est tester, se tromper, retester, se tromper puis finalement trouver le bon réglage.

Mais aussi innover, chercher quelque chose de spécial.

Amputer cette recherche, c’est priver les pilotes et leurs ingénieurs de leur expertise et d’une vraie recherche de réglage qu’elle soit culottée ou pragmatique.

C’est un peu comme lorsqu’on utilise le 49.3. Okay, sujet sensible, je passe…

Manifestations-réforme-code-travail-12-septembre-2017-55

L’autre point qui est évidemment impacté, c’est la compréhension pneumatique sur des longs relais.

Les essais sont un aspect important permettant aux équipes et pilotes d’estimer la dégradation pneumatique et d’imaginer des stratégies différentes.

Je suis sûr que cela a un lien avec ce dimanche de course soporifique où chaque équipe est restée sur une stratégie à 1 seul arrêt en pneu dur sans prendre le moindre risque.

Evidemment, le dernier point, c’est que sur un circuit aussi exigeant que Bakou, cela a permis aux pilotes de réaliser une première course et ainsi de limiter les erreurs le dimanche de course.

Tu n’as qu’à te projeter sur du karting ou même n’importe quel jeu que tu pratiques. Si tu as la possibilité de faire une course sur un circuit, tu as moins de chance de faire des erreurs lors du second passage.

Tu perds aussi en intensité. Sur l’ensemble d’un week-end de course, tu dois répartir ton énergie plutôt que tout donner sur “LA” course.

Je ne vais pas non plus revenir sur le fait qu’au-delà de la 8e place, cette course n’apporte pas de points et donc qu’elle est sans intérêt pour les pilotes hors du top 8.

Est-ce que toi dans une classe d’histoire tu veux lire le sujet de Jean-kevin qui a systématiquement entre 3 et 4 sur 20 ?

Non, bah moi non plus…

Donc lors d’une course sprint, quel intérêt de voir au-delà de la 8e place ?

dormir en classe

Au moins en course longue, tu sais que tout peut arriver ou que chaque place à l’arrivée à un impact sur le classement final.

Heureusement, le prochain Grand Prix à Miami dès ce week-end devrait être un magnifique caisson de résonance à la fusion entre sport et écologie dans une ville sans excès.

Bienvenue sur la Formule 1 bling-bling made in Liberty Media !

El mago

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